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JACQUES D’ÉDESSE
ET CLAUDE PTOLÉMÉE


Jacques, évêque d’Édesse, polygraphe copieux, mourut le 5 juin 708, en écrivant les dernières pages d’un Hexaméron, ou Tableau des six jours de la création. C’est une véritable encyclopédie de la science du temps, et M. l’abbé Martin a rendu un réel service en en publiant une analyse étendue, avec nombre de citations[1]. L’évêque d’Édesse avait beaucoup lu et son livre, qui reflète ses lectures sur tous les ordres de sciences, peut par suite nous éclairer indirectement sur la littérature scientifique du temps.

Le troisième livre de l’Hexaméron traite « de la terre, des mers, des golfes, des îles, des lacs, des fleuves, des montagnes célèbres ; des semences, des racines et des arbres que Dieu fit pousser sur la terre ». Dans ce livre où Jacques d’Édesse aborde tour à tour la géologie, la géographie, la botanique, il n’indique ses sources d’une façon nette qu’une seule fois : il cite dans la partie botanique « Thomas le Stylite, originaire de Benchamech, lequel a décrit les semences, les plantes et le reste »[2]. Pour la géographie il renvoie vaguement « aux anciens, à ceux qui se sont occupés de la terre, ceux qui l’ont parcourue et qui l’ont décrite. » M. l’abbé Martin croit que ces écrivains étaient en majeure partie des Grecs, mais que plusieurs des ouvrages utilisés par Jacques étaient aussi rédigés en syriaque, peut-être même en d’autres langues (Journal asiatique, t. I, p. 424).

Le savant éditeur reproduit le texte d’un long extrait géographique, dont il donne la traduction et en partie l’analyse. Il di-

  1. Journal asiatique, 1888, II, 155-219, 401-490.
  2. Journal asiatique, t. I, p. 425.