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DISCUSSIONS

SUR LES PRINCIPES DE LA GÉOMÉTRIE
RÉPONSE À M. RUSSELL

Dans la réponse de M. Russell, j’ai admiré une qualité beaucoup plus rare qu’on ne pense, une parfaite loyauté scientifique. C’est ce qui m’engage à poursuivre cette discussion, qui n’aboutira sans doute pas à un accord, mais qui ne sera peut-être pas absolument vaine.

Et d’abord quelques lignes de profession de foi pour éviter toute équivoque :

1o Je n’accepte nullement le raisonnement de Newton en faveur du mouvement absolu. J’ai dit que je n’avais pas besoin pour mon objet de résoudre la difficulté soulevée par ce raisonnement ; je n’ai pas dit qu’elle fût insoluble.

2o Je considère l’axiome des trois dimensions comme conventionnel au même titre que ceux d’Euclide ; mais j’ai laissé cette question de côté provisoirement afin de circonscrire le terrain de la discussion.

3o M. Russell distingue trois thèses qu’il repousse également :

1o La vérité de la géométrie euclidienne nous est connue a priori avant toute expérience.

2o Une des géométries est vraie et les autres fausses, mais nous ne pourrons jamais savoir laquelle est vraie.

3o Aucune géométrie n’est ni vraie, ni fausse.

M. Russell croit que j’adopte la troisième thèse, mus il n’en est