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unique, ni par celle d’un nombre fini de mondes, qu’il s’agisse d’ailleurs de tous les mondes semblables au nôtre ou de tous les mondes différents. Il n’y a donc rien qui empêche l’existence d’une infinité de mondes.

(46) Il y a, outre les corps solides, des répliques de même forme qu’eux et qui dépassent de loin en subtilité tout ce que nous percevons. Il n’est point impossible, en effet, qu’il se répande dans le milieu qui entoure les corps, des émanations de ce genre, ni que ce milieu présente les conditions favorables à la constitution d’enveloppes creuses et lisses, ni que les effluves partis des solides conservent, par la suite, dans ce milieu, la position et l’ordre qu’ils avaient dans les solides mêmes. Ces répliques, nous les appelons des simulacres. Parlons maintenant de leur mouvement. Un mouvement qui se poursuit dans le vide, sans qu’aucun obstacle doive lui résister, franchit toute distance imaginable, en un temps inconcevable : car ce sont la résistance et la non-résistance qui communiquent au mouvement l’aspect de la lenteur et de la rapidité. (47) Cependant, il n’est pas vrai qu’un corps qui se meut dans ces temps, dont le raisonnement seul nous révèle l’existence, arrive à pareil instant au terme de distances plus grandes et de distances plus petites, car cela est à son tour inconcevable ; et, d’autre part, si un corps en mouvement met un temps perceptible pour arriver depuis un point quelconque de l’infini, il ne s’ensuit pas qu’il n’arrivera pas, en un temps imperceptible, depuis un lieu à partir duquel son mouvement soit saisissable pour nous : car il sera vrai qu’en elle-même sa vitesse sera proportionnelle aux résistances, quoique, pendant la durée du mouvement que nous observons, nous lui laissions, relativement à nous, une vitesse telle que celle qui n’aurait rencontré aucune résistance. Voilà un principe utile à retenir. Maintenant qu’il est posé, remarquons que rien dans les phénomènes ne contredit l’idée que la subtilité des simulacres est insurpassable, et concluons, en nous appuyant sur le principe indiqué, qu’ils ont