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par Th. Flournoy et Ed. Claparède, t. VI, nos 25 à 27, 1 vol. in-8 de 320 p., Genève, 1908.

Études Générales.

Classification et plan des méthodes psychologiques, par Ed. Claparède, n° 28 (juillet 1908), p. 321-365. — La classification proposée par M. Claparède, très complète repose sur le principe suivant. Une première grande division est établie entre les méthodes de réception qui s’appliquent à rechercher comment un individu est effet, et à déterminer les conditions de réception d’un phénomène psychique donné ; et les méthodes de réaction, destinées à nous montrer comment l’individu est cause et à déterminer la réaction d’un phénomène psychique donné. Cette dernière classe se divise en trois groupes suivant les trois types distincts que peut revêtir la réaction : elle est en effet tantôt un choix, tantôt une exécution tantôt une simple réaction motrice ou émotive, un mouvement d’expression. D’où la distinction des méthodes de Jugement, d’Exécution, d’Expression. À cette division fondée sur la considération du processus psychologique sur lequel porte l’investigation s’en ajoute une autre basée sur les moyens techniques mis en œuvre. De ce point de vue, la méthode peut être quantitative (Psychométrie) ou qualitative (M. Claparède propose pour nommer cette méthode, le mot de Psycholexie). La psychométrie considère soit les degrés de l’excitant (Psychophysique), soit la durée du processus (Psychochronométrie), soit le travail fourni (Psychodynamique), soit le nombre des sujets (Psychostatistique), d’autre part la Psychologie qualitative ou Psycholexie peut être fondée soit sur l’analyse subjective (Psycholexie introspective) soit sur des signes extérieurs (Psycholexie extrospective). Chacune de ces six catégories de méthodes peut se retrouver dans les quatre grandes classes établies du point de vue psychologique ce qui permet de distinguer vingt-quatre types et méthodes psychologiques distincts, dont M. Claparède décrit comme exemples quelques procédés et quelques applications à l’étude des différentes fonction spsychiques. Cette étude très complète et qui marque un progrès dans la question des classifications et méthodes nous paraît seulement insister trop peu sur la division essentielle entre la psychologie qualitative et la psychologie quantitative ou psychologie physiologique. Et par leurs méthodes, et par leur objet elles diffèrent si profondément qu’on pourrait presque les considérer comme des sciences distinctes ou du moins reliés par un rapport analogue à celui qui rattache à la chimie, la chimie biologique, ou à la physique, la physique physiologique.

Essai d’une classification des glossolalies. par E. Lombard, n° 25 (juillet 1907), p. 1-52. — M. Lombard distingue trois grands groupes (ou plutôt trois degrés) de glossolalies. — I. Le premier est constitué par les Phonations inarticulées et phénomènes connexes, chants, exclamations rythmées, etc., qui, tous, marquent une dégression vers le langage émotionnel du primitif et un état mental qui se rapproche de l’infantilisme. Elles s’observent fréquemment dans les états hystériques. — II. La glossolalie proprement dite est caractérisée par ce fait que le langage parlé est inintelligible souvent pour le sujet lui-même. Ce langage résulte du groupement des rudiments verbaux du stade inférieur qui s’unissent autour de la volonté latente d’obtenir un langage aussi différent que possible de celui que parle ordinairement le sujet pour attester que ce n’est plus l’homme qui parle, mais l’Esprit. Dans cette glossolalie proprement dite, M. Lombard distingue trois degrés : a) Pseudo-langage… assemblage de sons articulés simulant un discours, mais où manque la correspondance régulière de tels sons ou groupes de sons à telles idées déterminées. b) les formations néologiques occasionnelles réapparaissant dans un pseudo-langage et toujours avec un sens déterminé. c) Les formations néologiques systématisées ou glossopoièses, formation d’une langue complète plus ou moins riche, dont le meilleur exemple est celui qu’a si complètement étudié M. Flournoy sur H. Smith. — III. La xenoglossie, emploi d’une langue étrangère, constitue le troisième groupe et présente aussi plusieurs degrés. a) Irruption isolée de mots étrangers dans une suite de noms articulés, dépourvus de sens. b) Contrefaçon linguistiques constituées par des expressions étrangères authentiques délayées dans une série de sons qui ne signifient rien mais qui par leur contexture et leur tonalité rappellent étonnamment la langue étrangère à laquelle les expressions étrangère appartiennent. On ainsi un idiome imité dont les textes hindous de Mlle Smith sont un exemple typique. c) Xénoglossie proprement dite ou « don des langues » phénomène extrêmement rare, difficile à interpréter et dont l’explication paraît devoir être cherchée dans des rapprochements avec la cryptomnésie et la transmission mentale.

Quelques mois sur la définition de l’hystérie, par Ed. Claparède, n° 26 (octobre 1907)