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33 – qui est la volonté ou l’élan vital; et si pour Schopenhauer il est intemporalité tandis que pour M. Bergson, il est durée pure, il n’y a encore là qu’une différence superlicielle car ce qui est l’Éternité pour l’un, et la durée pour l’autre, c’est avant tout l’interpénétration des moments. La durée réelle est intemporelle. Signalons encore l’article « Push or l’ull » de V. B. Smith (janvier 1913) il nous faut substituer, dit-il, à l’idée d’une poussée déterminée par le passé, celle d’une attraction, d’une traction par l’avenir, à l’idée de mémoire celle d’espérance. Abandonnons le monde de la nature au despotisme du passé; l’esprit, dont ce monde naturel est une représention cinématographique, ne vit que par l’avenir. Ruch filozoficzny (Mouvement philosophique), 1912. Un article d’introduction du 1" fascicule est consacré à la discussion du Diclionnaire philosuphique de la Société française de philosophie. Après avoir ébauché le plan général et les hases de cette importante et utile entreprise, l’auteur attire l’attention sur ce fait capital que les informations fournies par ce dictionnaire reflètent l’ensemble des significations qu’ont prises chez nos contemporains les termes philosophiques, en évitant toutefois de se horner à un parti ou à une école spéciale de philosophie. Dans le fascicule 3 nous trouvons un exposé sommaire de la philosophie du grand poète polonais Z. Krasinski, par J. Klei.ner. Le même auteur vient de remporter un prix de l’Académie de Cracovie pour son travail sur les phases de la philosophie de Z. Krasinski. Dans son nmvre philosophique, Krazinski unit à l’idée d’évolution et à l’idée d’une personnalité libre et créatrice les idées et les méihodes du christianisme. En même temps il donne à l’idée d’évolution un nouveau caractère en insistant sur ce fait que l’évolution ne se mesure pas seulement par l’accroissement des buts, mais avant tout par la perfection des moyens. A cette idée s’ajoute le principe moral de la philosophie de KraMiiski. Ce principe consiste à rejeter absolument tous les moyens qui seraient mauvais en soi, et à supposer que le but que se propose l’humanité dans les différents siècles revêt le caractère d’un idéal de plus en plus élevé. Le fascicule 6 contient une nécrologie suivi d’une courte analyse et d’une description de l’couvre du doyen de la philosophie, M. Henri STRUVE, né le 27 juin 1840,mort le 16 mai 1912-. Ce philosophe a surtout appliqué une faculté remarquable de synthèse pour donner un caractère d’ensemble aux différents efforts de la pensée philosophique polonaise. En traçant le passé de la philosophie polonaise, Struve voulait établir en même temps une base pour une philosophie polonaise à venir qui serait consciente de ses caractères distinctifs. Parmi ses nombreux travaux, les plus importants sont Y Introduction critique à la philopophie, couronné en 1897 par le Comité de la fondation Mianowski, et l’Histoire de la logique, comme de la théorie de connaissance, en Pologne, couronné de même en 1911 par l’Académie des sciences de Cracovie. Le fascicule 7 contient un compte rendu de la 2" séance de la commission de l’histoire de la philosophie polonaise. Trois rapports ont été présentés 1. M"6 Daszynska-Gohnska a parlé du manuscrit de Hoene-Wronski sur la Création absolue de humanité. – Partie II. 1. Établissement de l’idée de l’absolu, ou Conslitulion de l’humanité, Paris, Iô août -IS18. L’auteur considère comme formant la première partie de cet ouvrage un travail édité en 1861, ayant pour titre Développement progressif et but final de l’humanité. Quant à la III’ partie, l’auteur ne résout pas la question, et se borne à faire remarquer que de l’avis de M™" Wronski, cette IIIe partie formerait l’ouvrage en trois volumes, paru en -1847, ayant pour titre Messianisme ou Réforme absolue du savoir humain. Le but que se propose Hoene-Wronski, dans son Établissement, est d’expliquer la valeur de l’absolu sous les diverses formes qu’il a revêtues en se réalisant dans la vie commune de l’humanité. Son travail est divisé en quatre parties 1° La recherche de l’absolu, c’est-à-dire de la vérité, ou la science pour elle-même, et non dans ses applications et son utilité; 2° la prévision de la vérité absolue par le culte de Dieu et par l’amour envers le prochain; 3» la sécurité des lois; 4° une certaine aisance reposant sur des conditions extérieures. II. Le prof. J. Chrzanowski présente un rapport sur le Genre h umain de Staszye. L’auteur considère comme le point le plus caractéristique de cette œuvre un certain intellectualisme, une tendance à établir la suprématie de la raison au détriment du sentiment et de la volonté. D’après l’auteur, ce travail reflète tout à fait, dans la littérature polonaise, la mentalité du xvme siècle, étroite dans son intellectualisme, mais grandiose par ses tendances humanitaires et sa croyance dans l’évolution.