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26’–- ̃̃̃ NI. Brentano propose de substituer à l’ancienne division des faits psychologiques – représentation, sentiment, tenilance – une autre, également tripartite, en représentation, jugement et phénomènes d’amour et de haine. Pour lui, on-, ne doit pas ranger dans la même classe la représentation et le jugement, qui sont d’ordre essentiellement différent d’autre; part, le sentiment et la volonté ne doivent pas être séparés et font partie du même groupe fondamental. C’est là, selon lui, la véritable classification naturelle .de ae&. faits. Dans l’appendice de cette nouvelle édition, M. Brentano étudie -l’idée, de.j relation psychologique en l’opposant à"celle de relation physique, et il analyse les différents modes du jugement: Der Stil in der Musik. Erstes Buch, par Guido ADLER, i vol. in-8 de. 2T9 p., Leipzig, Breitkopf und Hartel, 1911. tC’est la première partie d’un ouvrageconsacré au problème du style musical; tlle étudie les principes du style etles différentes espèces de style. La. seconde partie comprendra l’histoire des styles. Ce premier volume est rempli d’idées intéressantes sur la structure etl’histoire de la musique; toute l’érudition du_ savant musicographe s’y déploie "large-, ment. En ce qui concerne la psychologie musicale et l’esthétique générale, citons surtout l’analyse du motif (p. 40), l’étude, du rythme (p. 69 et suiv.), de la mélodie (en particulier le rapport de la-’déclamation et de la mélodie pu-re). Gettë’.première partie de l’ouvrage analyse en somme les éléments principaux de la musique. – -~t.-Les formes du style musical sont étudiées de différents points devué :musique religieuse et musique d’église; musique vocale et musique instrumentale; le lieu et le but (la musique de chambre; la_musique militaire: le style d’apparat; le_ style de cour: l’art du virtuose; la musique de salon; la musique de danse), le style lyrique et dramatique; l’oratorio,;les styles nationaux; l’individualité et le style: le. maniérisme. J ̃- L 11 est difficile de donner idée du riche" contenu de cet ouvrage. Citons entreautres une bonne discussion- sur les débuts de l’art musical et la réfutation"des hypothèses qui veulent l’expliqu.e.r tout entier par un de ses éléments; l’étude de l’influence de la musique vocale chez certains musiciens tels que Haydn ou Mozart (pp. 174 sq.); des rela-i lions de la musique et du drame (p. 182), etc. • ̃•̃•̃. ï-i; Isokrates und das Problem der Demokratie, par Robert von Pohmiànn,

vol.. în-8..de 171 p.; Sitzungsberiehte 

der Bayerischen AUademie- der Wissénschaften, 1913. Pour-M. von Pohlmann, l’histoire, de. l’antiquité est féconde en leçons pour les modernes. Il lui plait de marquer d’un trait vigoureux les ressemblances entre le .monde antique et la société actuelle. Isocrate est, à ce point de Vue, un écrivain privilégié pour qui sait lire entre les lignes. En apparence, ce rhéteur s’est désintéressé de la vie publique, Cependant, il a joué un rôle considérable dans le mouvement qui a transform-R l’ancienne conception de la Polis grecque et préparé: l’avènement de la monarchie hellénistique. En effet, les raisons qu’Isocrate allègue de son effacement volontaire .ne sont pas les raisons véritables, telles qu’elles ressortent à chaque page de ses. écrits. Et il se.rencontre en cette matière avec les théoriciens politiques de tous les temps. Pour le prouver, M. von Pohlmann multiplie les citations (de-seconde. main, le plus souvent), où Platon, Démosthène, Polybe voisinent avec de ïocqueville, R. Poincaré, Bebel et les défenseurs les plus variés du libéralisme ou de la Socialdemokratie. Isocrate lui-même a vu très clairement l’essentiel. Dans tout gouvernement démocratique, il se forme ’une classe privilégiée de politiciens professionnels. Ces hommes, ordinairement de moralité médiocre,, exercent en fait, au nom du peuple, un pouvoir absolu, et chez eux on voit se développer un orgueil démesuré. Démocratie signifie en réalité, et si on fait abstraction dés formules, oligarchie. Toute démocratie se détruit elle-même. D’autre part, tout gouvernement démocratique invoque le principe .de la liberté, et pourtant, en fait, il n’est pas de gouvernement plus profondément hostile à toute liberté vraie. La décadence;, des mœurs publiques, le retour rapide à la sauvagerie, se constatent dans tout régime, démocratique.. De ce biais, les éloges qu’Isocrate donne à la monarchie apparaissent non comme des Batteries’ intéressées, mais comme l’expression d’une conviction profonde et raisonnée! Nul, sinon peut-être Aristotej n’a eu plus profondément qu’Isocrate le sentiment, de la relativité de toutes les institutions politiques. Mais’nul n’a vu plus ’nettement les dangers de la démocratie:, et toute l’absurdité du pouvoir du nombre. Plus -d’un historien contestera sans ’doute la justesse des conclusions de M. von Pohlmann. Il n’est point très facile de tirer des textes d’Isocrate une doctrine si parfaitement cohérente, et les convic-