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miraculeuses, par P. Saintyves : 1 vol. in-8 de 280 p., Paris, Nourry, 1908. — La naissance miraculeuse est, dans la mythologie et le folklore, un thème des plus fréquents. L’auteur en présente une description d’ensemble ; il classe ces légendes, non point par pays, mais par la nature de l’agent procréateur, et passe en revue les pierres fécondantes et le culte des pierres – les théogamies aquatiques et le culte des eaux, le culte des plantes et les théogamies plytomorphiques, les théogamies thériomorphiques, solaires, anthropomorphiques – les fécondations météorologiques. Les différents thèmes miraculeux que renferme chaque grande légende sont soigneusement distingués.

Quant à l’origine de ces légendes, l’auteur est porté à les considérer comme la justification d’anciens rites de fécondation ; il ne se dissimule point, du reste, que le mythe, s’il naît le plus souvent de l’exégèse rituelle ou monographique, peut être aussi générateur de mythes et d’images.

Il reconnaît le caractère provisoire de son étude : le tableau descriptif qu’il représente ne saurait représenter l’ordre historique objectif « non plus que la complexité et l’enchevêtrement réel des pratiques et des légendes » (269).

Ainsi la naissance miraculeuse de Jésus et la virginité de Marie rentrent dans un grand thème familier à l’imagination mythologique. La valeur de la personnalité et de l’œuvre de Jésus n’est point diminuée par là. Cette croyance s’est trouvée associée « à l’une des manifestations les plus hautes de l’effort humain vers la sainteté » ; la sainteté est indépendante de l’acceptation d’un récit légendaire. Le christianisme de l’auteur est très affranchi de la mythologie chrétienne.










Saint Ambroise, par P. : DE Labriolle, ç professeur de littérature latine à l’Univer— II site de Fribourg (Suisse). 1 vol. in-16 de n 328 p. Paris, BLoud et Clc, d908.– La collée— d tion de La Pensée Chrétienne, qui compte "déjà une vingtaine de volumes, a pour objet de fournir à tous les travailleurs qui c s’intéressent à l’histoire des idées reli— p gieuses des recueils de textes et d’études’s sur les principaux représentants de la n pensée catholique. Le Saint Ambroise de q M. de Labriolle fera certainement honneur r t à, 1a collection. Une introduction (p. i-3i) ri érudite. et sobre donne les renseigne— Ii ments essentiels sur la— biographie d’Am— n broise ainsi que sur les principaux tra— d vaux, anciens et modernes concernant la e question. Le reste du livre— se compose fi d’une série de textes empruntés aux J divers écrits. d’Ambroise, textes que p


l’auteur a traduits lui-même avec le plus grand soin, et encadrés de copieux éclaircissements. Ces divers extraits sontrangés sous quatre chefs Le, Politique (p. 33161) ; – VExégète (p. 163-20S):– le Moraliste (p. 209-253) ; les Sermons et les Traités dogmatiques (p. 254-321). Deux, index complètent heureusement l’excellent instrument de travail que nous. offre ainsi M. de Labriolle. U faut l’en remercier et souhaiter qu’il ne tarde pas à nous en procurer d’analogues.

Spinoza. Ethique,; texte latin soigneusement revu, traduction nouvelle,

notice et notes par Ch. Appuhn, professeur de philosophie au lycée d’Orléans. i vol. in-18 de 710 p. Paris, Garnier frères, 1909.— – M. Appuhn a assumé la lourde tàche dé nous donner enfin une traduction précise des œuvres de Spinoza. Le premier volume (1907), contenait les1-ouvrages antêtïeiïrs à l’Ethique. Le deuxième deyait contenir le traité théologico-politique et le traité politique (pré face du vol. I, p. 6). Intervertissant l’ordre, M. Appuhn publie d’abord séparément la traduction de l’EtÏciqisé : Et,’par une innovation excellente, il joint à sa traduction le texte latin de Spinoza. Ce volume est exécuté avec le même soin et la même conscience que le volume précédent. M,. Appuhn connaît avec précision à peu près tout ce qui a été publié d’important sur Spinoza. (Cependant, il ne parait-pas avoir utilisé la traduction française del’Ethique, composée par Boulainvilliers, et les notes excellentes dont M. Colonna d’Istria a accompagné l’édition qu’il a donnée de cette traduction en 1907, chez A. Colin). M. Appuhn n’a rien négligé pour donner un texte correct et une traduction fidèle. Pour la première fois, un traducteur de Spinoza s’applique à user, comme Spinoza lui-même, d’un vocabulaire constant. Gs simple soin est de nature à éviter bien des malentendus dans l’interprétation.

L’auteur a fait subir au texte de van Vloten et Land un certain nombre de corrections, réunies dans le tableau de la page 707 à la page "10. Ces corrections sont pour la plupart naturelles et même nécessaires. Mais, il convient d’ajouter qu’elles sont souvent absolument arbitraires, puisque nous n’avons, à défaut d’un manuscrit de l’Ethique, d’autre source que les textes des versions hollandaise et flamande utilisés déjà par Léopold. Le texte de l’édition des Opera Postknma de 1677 est certainement assez incorrect. Il renferme pas mal de fautes d’impression. Mais il semble que ! M. Appuhn abuse un peu de la liberté de corriger (Cf. par