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REV. Meta. – T. XX (n° 6-1912). 49

SUR LES PREMIÈRES CONCEPTIONS PHILOSOPHIQUES DE MAINE DE BIRAN

Maine de Biran n’a eu sans doute une pensée philosophique véritablement constituée que vers le moment où il a entrepris de répondre à la question proposée par l’Institut, en octobre 1799, sur l’influence de l’habitude. Quel qu’ait été son apport personnel à la doctrine qu’il a alors présentée, il l’a conçue, d’après ses déclarations les plus catégoriques, sous l’influence prépondérante des idéologues. Avant cette époque cependant, il n’avait pas été sans réfléchir et sans s’essayer sur divers sujets ; bien mieux, il avait déjà fait émerger de ses observations sur lui-même le problème qui fut toute sa vie le centre de ses analyses et de ses recherches. Seulement il était bien loin d’être en possession d’un ordre d’idées rigoureusement défini et suivi ; il cherchait son chemin dans tous les sens, et n’était même pas fermement engagé dans la voie qui devait l’amener aux théories et aux méthodes de Destutt de Tracy et de Cabanis. L’insuffisance des documents 4 n’est donc pas la seule cause qui empêche de retracer, pour cette période, une formation régulière de sa pensée. On doit se borner, en se reportant à certains de ses écrits qu’il est possible de lire ou de consulter, à tâcher d’y apercevoir, sans trop vouloir les coordonner, ses premières tendances philosophiques. Cette tentative, si limitée et si peu systématique qu’elle soit, n’est pourtant pas sans intérêt. Elle permet. au moins de découvrir que l’adhésion de Maine de Biran à Condillac ne fut pas, même dès le début, sans réserve et sans critique, qu’elle laissa subsister et coexister en lui des façons de voir et des dispositions d’esprit qui manifestèrent plus tard contre la philosophie de 1. Outre que nous n’avons pas pu avoir en entier, comme l’on verra, l’un de ces documents, il se peut que d’autres documents se découvrent, dont nous ignorons l’existence. Par conséquent la présente étude ne doit être considérée que comme une esquisse qui pourra être retouchée et complétée. C°nS’deree Revue de de Année a,

1912 Numéro 6

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