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J. LAGNEAU.FRAGMENTS.

sensibilité, intelligence, volonté ; puis reconnaître plusieurs degrés dans chacune au point de vue de la réflexion qui y intervient.

Dans l’intelligence nous aurons la sensation (ou fonctions sensitives), l’entendement (ou fonctions intellectuelles analytiques), la raison (ou fonctions rationnelles métaphysiques, morales.)

Dans la sensibilité nous aurons : l’émotion (physique), le sentiment intellectuel, le sentiment moral.

Dans la volonté : l’impulsion (l’instinct et l’habitude), la volonté, la liberté.

4

Le rapport de la science et de l’action ne saurait être marqué par la science même, qui ne saurait donner jamais que ce qui est.

5

La philosophie c’est la réflexion aboutissant à reconnaître sa propre insuffisance et la nécessité d’une action absolue partant du dedans.

6

La philosophie c’est la recherche de la réalité par la réflexion d’abord, et ensuite par la réalisation.

7

La philosophie est la recherche de la réalité par l’étude de l’esprit considéré en lui-même et dans son rapport avec tous ses objets.

8

La psychologie n’étudie les objets qu’en tant que pensés, ou plutôt elle étudie l’acte même par lequel on les pense.

9

De l’inconscient au sens strict : c’est la pensée spontanée, élémentaire, sans liaison, c’est-à-dire la sensation sans aucune pensée proprement dite : il y a de l’inconscient, mais non dans la pensée[1]. La conscience, comme la pensée même, est le sentiment ou affirmation spontanée d’un tout du senti, c’est-à-dire d’un rapport de subordination entre le tout et un centre qui l’éclaire, un but poursuivi qui j’explique. Point de conscience sans activité volontaire et finalité, sans effort, sans lutte. — Dans la réflexion un degré de plus de liaison, d’unité : le centre de pensée, le moi se subordonne au tout absolu, affirme, éprouve sa dépendance. Plus de conscience propre-

  1. Voir 12.