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F. simlvsd. L’année sociologique française i896- SOI seulement il parle sans doute dans l’illusion d’être ainsi plus scientifique le langage matérialiste et psycho-physique ; phénomènes psychologiques et phénomènes cérébraux ne se distinguent pas pour lui. Au fond, ce n’est là qu’un mode d’expression et, bien que l’auteur y tienne visiblement, il n’est pas essentiel à la doctrine. Aussi sa pathologie sociale est d’ordre psychologique « les anomalies, auxquelles est sujet le système nerveux social, prenant toujours le caractère des maladies pycho-physiques, c’est à la psychiâtrie que le domaine de la pathologie sociale touche de plus près ».

La limite entre le normal et le pathologique est toute relative l’état pathologique indique seulement une aberration d’une ou plusieurs cellules par rapport au temps, au lieu ou à l’action. De pareilles aberrations se rencontrent d’autant mieux dans l’organisme social que les éléments sont plus capables d’accumuler les énergies vitales et de les dépenser. La faculté pour les cellules de se vicarier les unes les autres, qui est plus grande dans la société à cause de l’élasticité extraordinaire du système nerveux social, facilitera encore la production d’états pathologiques dans les sociétés. A côté des anomalies causées par le système nerveux social, se placent des anomalies causées par la substance sociale intercellulaire. Ensuite on étudie les maladies des diverses sphères sociales, anomalies de la sphère économique, anomalies de la sphère juridique, anomalies de la sphère politique. – Les maladies une fois déterminées et décrites par la science, le sociologue a encore la mission d’en chercher le remède, et d’essayer de fonder une thérapeutique sociale. Co livre fermé, qu’y avons-nous appris ? Le curieux esprit que parait être M. de Lilienfeld a pu nous intéresser en lui-même. Mais est-il besoin de montrer tout ce que sa prétendue science sociale a d’arbitraire, de mal posé, d’insuffisamment établi ? Et maintenant, quel sens, quelle portée peut avoir cette pathologie de la société à l’image de la pathologie organique ? Par exemple, M. de Lilienfeld trouve’ « l’agencement de la femme hystérique parfaitement analogue à la manière dont se comporte la population d’une grande ville pendant une crise financière ou à l’occasion de perturbations politiques » que tirer, qu’apprendre de cette comparaison et de mille autres du même genre ? Encore une fois, que prouve l’analogie ?