Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/401

Cette page n’a pas encore été corrigée

D. parodi.– A : propos de la dépopulatîon. 397

pulation ; mais-qu’elle ne peut pourtant agir dans ce sens que si d’autres conditions se trouvent réunies, et qu’elle ne saurait en tout cas agir d’une façon toute fatale et en quelque sorte irrémissible ; et les efforts des éducateurs ou des législateurs ne seront pas nécessairement moins efficaces que ceux,-d’ailleurs tout platoniques, des économistes. La misère est donc, je ne dis pas tout à fait le prétexte, mais l’occasion de la dépopulation au même, titre, ni plus ni moins (avec la seule différence de son caractère plus urgent et plus fréquent), que peut l’être pour une mondaine lè désir de ne pas déformer sa taille ; ou, dans tous les cas d’union libre, la crainte du scandale qui résulte de la maternité. Et de même, la législation actuelle de l’héritage, qui tend au morcellement extrême de la propriété, peut en être une autre occasion chez nos paysans. Mais la vraie raison, la raison générale et essentielle, que ne font que favoriser tantôt l’une et tantôt l’autre de ces causes secondaires, c’est la corruption croissante des mœurs, résultat de l’extension imitative à toutes les classesde ce qui n’était d’abord que le vice d’une seule ;c’est l’absence d’une discipline morale capable, en cette heure de relâchement ou d’affaiblissement de la foi religieuse, de faire taire tous les égoïsmes et les calculs d’intérêt privé, en imposant un idéal commun de vie familiale, sociale et patriotique ; d’une discipline capable de l’imposer à tous les hommes de l’Europe moderne, mais surtout à nous, Français, qui ne faisons que ressentir plus tôt, et comme d’une façon plus aiguë et plus intense, les maux de la civilisation moderne elle-même.

Sans doute, pour remédier au danger qui nous menace, il faut s’efforcer de combattre tout ce que nous en avons appelé les causes secondaires ou occasionnelles et, contrairement à M. Dagan, nous croyons que ni les mesures législatives ou fiscales’ ni les mesures ̃1 est certain, d’ailleurs, qu’il faut apporter une extrême réserveet une extrême prudence à l’emploi de ces mesures législatives, de peur d’aggraver le mal en voulant le guérir. On nous le dit très justement Vouloir agir sur les facultés de réflexion des pères de famille, c’est contribuer à l’éveil de ces facultés. Par exemple, promettre l’exemption totale ou partielle d’impôts au père de Tenfants, c’est attirer l’attention publique sur les inconvénients qu’il ,y.a à a être père de

enlants. » – Mais les mêmes objections ne portent pas également contre 

toutes les mesures législatives ; on peut en concevoir de moins directes et de moins brutales une meilleure réglementation du droit de tester, par exemple, ou une simplification du mariage juridique, le rendant plus facile et moins onéreux ; ou même dans.une -certaine mesure, l’impôt sur les célibataires, etc. ̃ ̃ -̃ .• v a