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D. parodl. – Â "propos de la dépopulation. ,305

L. J ;:il.fi.VV.L.. ru-.y-vl.rv~ uv (.II,fI y,vl.y. Nous avons donc là un phénomène social qui n’apparaîtra guère aux époques purement instinctives, mais qui supposé, pour se pro- «  duire, un minimum de civilisation.

Comment se fait-il alors qu’il se constate même dans les classes inférieures, et peut-être là plus qu’ailleurs, lorsque la pauvreté s’en mêle ? puisque c’est ce que semblent établir les chiffres mis en avant par M. Dagan. II serait étrange qu’il n’en fût pas ainsi si une certaine réflexion est nécessaire pour que se produise l’idée et la volonté de limiter la progéniture, ce n’est pas à dire que cette idée une fois suivie par quelques-uns, soit bien difficile à comprendre et à imiter pour les autres, pourvu toutefois que les rapports de classe à classe ne soient pas trop rares ou trop restreints. Si encore l’homme ne pouvait la réaliser qu’en domptant tout à fait l’instinct sexuel, et en se condamnant à la chasteté, il est évident que cette idée ne serait guère dangereuse, puisqu’elle exigerait et une intensité de réflexion, et une continuité dans la prévision, et une force de volonté tout à fait au-dessus de la moyenne de l’humanité. Mais lorsque l’homme a trouvé le moyen de satisfaire ses instincts tout en trompant le dessein de la nature, alors l’idée éclate dans toute sa simplicité théorique et toute sa facilité pratique et peut gagner de proche en proche toutes les classes. Bien plus, ce sera chez les ouvriers des villes par exemple, qui sont plus en contact avec les classes aisées, tout en restant plus grossiers ou plus ignorants, qu’elle pourra, à un moment donné, se répandre le plus vite car elle ne rencontrera là que peu d’obstacle dans des idées morales ou religieuses, patriotiques ou sociales. Ainsi,. né toujours dans un état de culture assez avancé, et d’abord dans les classes les plus capables de prévision et d’analyse, le mal de la dépopulation ne pourra gagner que plus tard, quitte à s’y répandre plus rapidement, la population ouvrière et urbaine, et il n’atteindra jamais qu’on dernier lieu les classes agricoles et les campagnes. Il semble donc juste de dire, avec M. Leroy-Beaulieu, que c’est,, en un sens, la civilisation qui réduit considérablement la natalité ». ̃

. La tendance de l’homme instruit est, en effet, par cela même qu’il prévoit les choses de plus loin, de vouloir assurer par avance à ses enfants tout ce qui leur sera nécessaire dans-la vie ; de « né se permettre un enfant » qu’autant qu’il est sûr de pouvoir le nourrir et l’élever ; La nature au contraire prodigue infiniment les êtres, fait pulluler les germes dont quelques-uns seulement écloront, multiplie les individus, dont quelques-uns seulement survivront ce sont ses créatures elles-mêmes qu’elle charge du soin, en luttant et en se dévorant entre