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334 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.

la faire sans que ipso fado son idéal perdit le caractère naturaliste. Pour que ce caractère soit conservé, il faut que l’idéal demeure sous sa forme fruste, que le psychologue n’ait pas pris soin de regarder au fond de lui-même et de débrouiller la tendance confuse qui’ le pousse débrouillée, elle n’apparaîtrait plus naturaliste. Sous sa forme fruste, avec son Caractère apparent et non fondamental, l’idéal dit-naturaliste consiste donc essentiellement à tendre à faire de l’âme une partie de la nature, un objet ayant’ la même essence et les mêmes conditions d’existence que les objets extérieurs. Et il suffit de prendre conscience de cet idéal et de tout ce que, logiquement, il implique, pour en vojf sortir, par un développement naturel, et sans passer par les méthodes, expériences et raisonnements auxquels, comme à des intëi’mêdi aires nécessaires, la psychologie naturaliste semble recourir, tous les résultats généraux auxquels elle conduit, c’est-à-dire les seuls qui importent théoriquement aussi bien que pratiquement. Sont impliquées en effet dans l’idéal naturaliste et pour la réalisation de celui-ci d’abord la nécessité de méconnaître dans ï’âme, comme purement apparents et cachant une réalité hétérogène, les caractères proprement psychiques, de laisser dans l’ombre le caractère spécifique de non-spatialité et de durée, de ne considérer l’âme qu’au point de vue statique et non sous son point de vue propre, le point de vue dynamique, et de donner la première place, numériquement et hiérarchiquement, à. l’étude de la sensation ; ensuite. la nécessité de chercher provisoirement c’est-à-dire jusqu’au moment où cette réduction de l’âme à l’objet externe serait complètement effectuée et pour aider à ce résultat. – à mesurer sa réalité à l’étalon de la réalité spatiale, qui est considérée comme la Réalité par excellence, d’attribuer par suite l’importance première aux recherches physiologiques et psycho-physiques et de substituer, coiiimè non pas seulement équivalents, mais même plus fondamentalement réels, les phénomènes physiologiques aux phénomènes psychiques. Et quand ces nécessités, générales et logiques, inhérentes à l’idéal naturaliste se sont traduites dans les faits, c’est-à-dire dans les multiples applications particulières de la méthode, dans des descriptions, des classifications, dans l’élaboration d’hypothèses et de lois, bref, dans tout le travail qu’exige l’édification d’une psychologie, apparaît un résultat, supérieur à tous les autres en stabilité, qui est estimé le plus important (puisque par là là psychologie naturaliste aboutit à une méta-