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I" "202 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.

̃ nettement posée dans la Préface M. Ribot adopte sans restriction

· aucune la thèse physiologique (celle de Bain, Spencer, Maudsley, James, Lange-, etc.) et il repousse la théorie intellectualiste qui a trouvé dans Herbart et son école sa plus complète expression Le. sentiment fondamental n’est pas le plaisir ou la peine, fait con-

[̃ scient c’est la tendance, et la tendance n’est rien de mystérieux-, elle

est un mouvement ou un arrêt de mouvementé L’auteur commencel


par esquisser l’évolution générale de la vie affective. La vie affective se manifeste d’abord par les tendances purement vitales ou physiologiques qui s’expriment dans ce qu’on appelle les sensations internes (faim, soif, besoin de sommeil, etc.) Il y faut joindre les tendances correspondant à la vie de relation (vision, toucher, locomotion, etc). ̃ C’est la période des besoins. A cette période succède celle des émotions primitives. L’émotion est au besoin ce que la sensation est à la perception. C’est un état complexe, synthétique, qui se compose essentiellement de tendances, c’est-à-dire de mouvements produits, ou arrêtés, de modifications organiques (dans la circulation, la respiration, etc.), et d’un état de conscience agréable ou pénible ou mixte propre à chaque émotion3. Les émotions expriment non plus la constitution physique, mais la constitution psychique. Elles tendent à conserver et à développer l’individu en tant qu’être consciente Voici l’ordre chronologique d’apparition de ces émotions 1° La peur, forme offensive de cet instinct conscient de conservation 2° la colère, forme défensive du même instinct ; 3° la tendance sympathique et les émotions tendres (non sexuelles) 4° l’instinct du jeu, la tendance à dépenser un superflu d’activité ; S0 la curiosité ; 6° les tendances égotistes qui exprimentle moi, la personne comme ayant conscience d’elle-même, et se traduisent dans l’orgueil et ses variétés (selbstgefiihl, amor proprius) 7° l’instinct sexuel.

A la suite de ces émotions primitives, qui, quoique composées de plusieurs éléments, sont simples en tant qu’émotions et peuvent être regardées comme innées puisqu’elles dépendent de l’organisation, naissent les’ émotions secondaires. Celles-ci résultent des premières par l’intermédiaire des idées générales qu’il faut être capable de •concevoir pour les éprouver. Les formes supérieures de ces émotions . Préface, p. ix.

!:h’ 2. P. 2. 

. P. la.

4 P. ÎU.