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J.-J. GOURD – LES TROIS DIALEC’IIQUES. ,t 139

Le. même fait se constate "dans- le monde théorique. Que dé fois ne donne-t-on pas la portée d’une loi scientifique à des affirmations qui ne correspondent qu’à un seul moment, qu’à un seul aspect, de la réalité ! Ces erreurs ne suffisent pourtant pas à discréditer la v sciënce. Tôütes lés.dialëcti ùes°sbrit olil.i ~ées dë.véillër~âttent’ ’~m science.Touteslesdialectiques.sontobligees.de veiller attentivement, sur elles-mêmes, et il est entendu que la dialectique pratique ne ’4. .A saurait prendre à son compte que des affirmations inspirées par un r :rs intérêt profond et constant.

Ainsi se présente celle du monde ultra-phénoménal. – La dialectique théoriquel’a écartée, etla dialectique pratique n’en apoint souffert. On a dit bien souvent que la première condition de la morale, e, c’est un monde supérieur à l’expérience jusqu’ici, nous ne nous en sommes pas aperçus. La dialectique pratique ne craint même. pas dé se placer à un point de vue strictement phônoméniste. Elle n’a besoin ° de dépasser les états de c’onscience, ni pour se fonder, ni pour passer de la morale du bonheur à celle du bien, ni pour passer de la morale du bien à celle ’de l’obligation. Toutes ses catégories s’établissent, tous ses devoirs s’expliquent, toutes ses considérations se légitiment, sans le postulatvde l’ultra-phénomène. Par exemple, que nos sem-’blables aient une existence extérieure à la conscience, ou qu’ils ~( ; soient seulement des groupes de faits de conscience, en toute hypothèse ils peuvent donner lieu à des devoirs. Si nous nous sentons tenus de leur faire une place’importantc dans nos préoccupations morales, ce n’est point en tant qu’ils existent dans l’ultra-phéno- (’mène, mais en tant qu’ils forment des séries distinctes de celles ’qui i constituent notre moi. Car il y a place.dans la conscience pour d’autres « moi » que le moi propre. Ajoutons que la dialectique pratique `y. a bénéficié des coordinations plus amples que le phénoménisrne a rendues possibles. Mais ce qui n’est ni nécessaire, ni même avantageux à un moment, peiit,<avec quelques modifications, le devenir à un autre moment. Les circonstances où l’on construit ne -ressemblent pas à celles où l’on consolide. Que l’on songe au besoin de fixité qui a déjà poussé la dialectique à immobiliser son objet dans des essences qualitatives, puis à réclamer l’abdication du sujet moral, et aussitôt’ •l’affirmation d’un monde ultra-phénoménal apparaîtra comme la continuation directe de l’œuvre dialectique. – C’est, en effet* une nou-’ vclle réponse à ce besoin toujours croissant. S’il existe quelque chose hors de la conscience, j’entends de notre conscience, nous pouvons y rattacher l’objet moral. Dès lors, celui-ci prend, sinon plus d’impor- r- v