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146 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE.

to«,i™ à los f»nn«nliripr. à 1rs raidir, à les fixer en d’irréductibles tendra à les consolider, à les raidir, à les fixer en, d’irréductibles qualités. -Elle s’avancera donc, dès ce moment, en sens inverse de la dialectique théorique ? Oui, sans doute. Mais ne sera-ce pas1 un recul au point de vue de l’intelligibilité ? Nullement, car, à rigoureusement parler, nous ne reviendrons pas sur ce qui est acquis. Nous prendrons l’intelligibilité, non pas avant, mais après la coordination quantitative, et par conséquent, loin de’, méconnaître les derniers progrès de la science, nous en ferons le fondement de notre’ nouvelle opération. La qualité que nous établirons bénéficiera ’des avantages apportés par la quantité. Elle en sera toute pénétrée, toute enrichie. Mais pourquoi ne pas dire qu’il en résultera une transformation dans l’idée même de qualité ? Nous serons, si l’on veut, en plein monde d’essences, de types idéaux, mais non de types abstraits, d’essences théoriques. Le platonisme a eu tort de confondre ces deux ordres de qualités, comme du reste de confondre les qualités esthétiques et les qualités scientifiques. Pour une dialectique bien entendue, l’essence morale possède un caractère distinctif, et cela même lui permet de suivre l’intelligibilité, jusqu’en ses stades les plus avancés. On remarquera encore le secours que trouve la dialectique dans le caractère idéaliste de la morale du bien. L’intelligibilité, en effet, n’est qu’une des conditions du bonheur ; c’est un domaine choisi dans un plus grand domaine, et choisi en considération de sa nature spéciale. On sera donc tout naturellement porté à dire que la vie intellectuelle a une valeur qualitativement différente de tout le reste, et à maintenir entre ses diverses formes ce mode de distinction. Les prescriptions qui résultent de la morale du bien ainsi consolidée ne diffèrent pas essentiellement de celles de la morale du bonheur. Toutefois elles comportent une autre accentuation. Ainsi, la vie physique saine, que nous avions recommandée comme un but, passe à l’état de moyen. Elle se trouve, en effet, hors de l’intelligibilité. Si elle n’était pas nécessaire au maintien et à l’accroissement de la vie intellectuelle, elle sortirait du champ de la morale. Sans doute, que ce soit à titre de moyen, ou à titre de fin, il suffit qu’elle soit prescrite. Cependant la recommandation doit prendre, dans le premier cas, un autre caractère, un autre accent, que dans le second. En revanche, la science et l’art acquièrent maintenant plus d’importance. La morale du bonheur pouvait bien pousser à les cultiver ; elle en avait le droit, elle en avait le devoir. Mais combien