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F. RAtn. – Usage scientifique des théories psychologiques. 117 ̃ M. Paulhan assimile ici la logique à la finalité. Inversement la finalité est une logique implicite1. Dès lors les équilibrés sont des 1 logiciens inconscients, comme tout à l’heure les logiciens des équi- G librés conscients de leur unité. On peut bien dire en effet que certaines démarches, en apparence incohérentes, sont d’accord avec la fin que nous poursuivons et ainsi révèlent une logique implicite. Mais avant de s’élever à cette interprétation d’un caractère philosophique, ’encore faut-il poser les distinctions’ pratiques que nous avons indiquées. Les logiciens raisonnent ; tout se passe comme si les équilibrés raisonnaient. Et si, comme nous verrons’ plus loin, de telles interprétations ne, sont pas inutiles’ dans l’éthologie même, ’elles n’y sont que secondaires ; et surtout ne doivent pas introduire là confusion dans les généralisations moyennes. D’ailleurs, avant d’êlre définis des logiciens inconscients, les équilibrés doivent être ? définis des équilibrés. L’unité de fin ne peut être dite en aucune façon logique. S’en’ tenir à la fin une fois choisie, ou aux moyens une fois connus, c’est être logique. Ce n’est pas l’être, mais être bien organisé que choisir telle fin ou tels moyens. En quelque sens qu’onl’interprète, ce rapprochement sans explication ou plutôt qui veut être une explication des logiciens et des équilibrés ne peut se justifier. Le principe de l’association systématique a fait le mal. En réalité il semble qu’il n’y ait, au point de vue de la systématisàtion des opérations de l’esprit, d’autre division que celle des équilibrés (harmonie des puissances intellectuelles Gœthe ou Vinci ; et les médiocres), des unifiés (harmonie réalisée au profit d’une faculté ’i l’imagination chez Victor Hugo ; l’esprit logique chez Taine), des spécialisés (les esprits exclusivement logiques ou imaginalifs, etc.). Les esprits logiques sont souvent des spécialisés (dialecticiens, mathématiciens) ils peuvent être aussi des unifiés lorsqu’en vertu d’un principe abstrait par exemple ils règlent de façon absolue toutes les démarches de leur esprit ou de leur vie’ (les hommes à principes ; ou certains unifiés intellectuels comme Taine). Et il semble en conséquence qu’il faille corriger ainsi ce que M. Paulhan dit des esprits logiques il y a des esprits équilibrés, unifiés, spécialisés ; et l’unité organisatrice de l’esprit quand’ elle existe peut être l’effet de l’esprit logique. Confusion plus grave encore .et résultant du même principe M. Paulhan ne distingue pas l’esprit L P. 148.