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classer parmi ces capricieux travaux que Schleicher appellerait des etimologisirungen ins blaue hinein.

Pendant que je préparais les pages qu’on vient de lire, il est tombé sous mes yeux un excellent article de M. Léopold Pannier, dans la Bibliothèque de l’école des chartes (T. XXXIV, 1873, p. 283 — 291) à propos d’un livre récent, provenant d’un personnage politique peu intéressant, qui a passé sa vie à soutenir les plus étranges paradoxes. Qu’on me permette d’extraire de cet article les lignes suivantes de tout point applicables à beaucoup de nos modernes basquisants : „combien y a-t-il aujourd’hui encore, au fond de nos départements, d’esprits fins et cultivés, qui, au lieu de borner leur ambition à recueillir avec méthode, sans prétentions, les débris, chaque jour plus rares, des patois de leur pays, s’efforcent de prouver à grand renfort de textes recueillis de toutes parts, sans critique et sans règle, que le dialecte de leur montagne est la langue dont se servaient Adam et Ève dans le paradis terrestre ?“.

Saint-Pée-sur-Nivelle, 10 août 1873.

Julien Vinson.

MORALE DE L’AVESTA.

Si, comme il y a lieu de le croire, nous ne possédons qu’une faible partie des livres de l’Avesta, nous ne devons pas nous étonner des difficultés qui se présentent, — malgré le très important secours de la tradition — lorsqu’il s’agit de rétablir en son ensemble l’enseignement moral des anciens Mazdéens.