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« les vingt-quatre premiers jours d’août » (le peuple croit que ces jours indiquent le temps qu’il fera pendant l’année ; le premier et le treizième indiquent le temps de janvier, le second et le quatorzième celui de février, et ainsi de suite. Je verrais, dans le choix de cette époque, une confirmation nouvelle de mon hypothèse sur le commencement de l’année basque), etc.

J’ajoute que le mois lunaire ayant plus de vingt-huit jours ne comprend pas un nombre exact de semaines ; ajoutait-on à la seconde et à la quatrième semaine, ou à l’une d’elles seulement, un jour complémentaire, pour rétablir la concordance ? Le nom de « jour additionnel » serait peut-être l’un des noms actuels du samedi[1], ebiakoitza, qu’on explique egunbakoitza « le jour unique, le jour à part, le jour particulier ». Je signale, à ce propos, quelques dérivés de egu : egunaldi ou eguraldi « temps variable, beau temps », eguantz ou egunantz « aurore », eguaste « mercredi », eguben ou eguen « jeudi » (peut-être « jour bon », puisque lekhuine est « bon loc ») ; eguantz et eguerdi « midi », etc.

Deux mots remarquables sont aurthen, aurten « cette année », où le préfixe a est inexpliqué, et igaz, ihaz, gaz « l’année dernière » (sans doute de iga « passer »), le premier avec le suffixe n « dans », le second avec le suffixe z « par, de, depuis ». Igande « dimanche » viendrait-il aussi de iga ?

  1. Je rappelle que le samedi s’appelle ordinairement larunbat (le Recueil de Proverbes de 1596 dit laurenbat) « un quart » et azkenegun « dernier jour ».