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udatzena (le dernier été) « l’automne », negua « l’hiver » et udaberria (le nouvel été), udahastea (le commencement de l’été) « le printemps ». L’automne s’appelle encore neguantza « la prémice de l’hiver ». Je croirais ces derniers noms relativement modernes, car negu peut se rattacher à nivem ; ceux en aro paraissent donc plus anciens.

Plusieurs noms en aroa sont des doublets de noms en ila : azaroa et hazila, otsaroa et otsaila, ostaroa et ostaila.

Un certain nombre de noms en ila sont évidemment de formation assez récente : urthatsila « le mois du commencement de l’année » et urtarila « le mois qui va vers l’année, qui entre dans l’année » (jan- vier), n’ont pu être ainsi nommés que lorsque le commencement de l’année a été reporté au mois de janvier ou à la Noël qui a pris alors le nom du premier jour de l’an, eguberri « jour » ou « soleil nouveau ». Opaila et epaila ont le même sens : « mois de la coupe » ou « de la taille ». Orrilla et ostaila ont de même le sens de « mois des feuilles ». Bagila, bagirilla (juin), zezeila « avril », dagenilla « août », ne s’expliquent pas bien ; ils doivent être, comme garagarrilla « le mois de l’orge », des expressions purement locales. Arramayatza « le re-mai, le second mai », zemendilla (semen) « novembre » sont des mots très modernes, comme aussi sans doute neguila « le mois de l’hiver » ou « des neiges (nivôse) » et lotazilla « le mois du sommeil » (décembre), ainsi que udaila « le mois de l’été » (juin). Gorotzila et bildilla, qui se traduisent « la lune du