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peut-être une affirmation, une confirmation de l’idée verbale, puisque le changement de position des éléments personnels sujets correspond aux variations de transitif à intransitif. Ce KE n’est peut-être, d’ailleurs, qu’une forme, qu’une variante du démonstratif éloigné dont, à mon avis, la forme originale est KAR, comme KUR est celle de démonstratif prochain et KOR celle de l’intermédiaire « cet autre ».

Il est d’ailleurs remarquable que « vingt » hogoi, et « dix » hamar, se rapportent aux deux racines que nous venons d’examiner. Dix exprimerait l’arrêt, la halte, la pression, et vingt, au contraire, l’expansion, l’allongement, l’accroissement.

Les lignes qui précèdent n’ont d’autre but que de présenter des problèmes aux linguistes, surtout à ceux qui s’occupent de la langue basque. Mais les solutions que je propose peuvent être bonnes, inadmissibles ou même absurdes et indignes de discussion. Je suis le premier à solliciter les critiques et les objections, pourvu qu’elles soient de bonne foi. Le travailleur le plus expérimenté, le spécialiste le plus habile, n’est pas moins exposé qu’un autre à l’erreur. Qui peut se flatter de connaître jamais la vérité, surtout quand il s’agit du langage, si variable et si divers ? Verborum vetus interit œtas.

Julien Vinson.