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causatifs paraît peu de chose, si on le rapproche de la masse des verbes basques ; mais, jetons les yeux, dans un vocabulaire quelconque, sur une liste des verbes basques. Nous constaterons tout d’abord qu’un grand nombre de ces verbes sont de formation récente, et qu’ils ont été dérivés de substantifs ou d’adjectifs par la terminaison tu (te, tze) : maitatu « aimer » de maite « cher », chutitu « se dresser » de chuti « debout », comme dans le français vulgaire moderne on forme, trop facilement, hélas ! des verbes en er : « documenter, solutionner, concurrencer, etc. ». Après avoir retranché ces verbes dérivés, on remarque que les autres forment deux séries, dont la première comprend les radicaux commençant par une voyelle (le plus souvent e) et par y (ou j) : c’est à cette série que se rapportent les causatifs en era, et il convient de remarquer que le y initial disparaît dans la conjugaison (yoan « aller », noa « je vais »), ainsi que les finales n, i, ki : ikusi « voir », dakus « il le voit » ; eman « donner », demagu « nous le donnons » ; garraiki « suivre », arreit (pour harreit) « suis-moi (moi au datif) » : Mahn a donc tort de considérer ici le n comme organique ; c’est le même cas que dans certains substantifs : egun, yaun, etc. Mais je croirais

    qu’il traduit « camelo, chameau », avec deux points d’interrogation, il est vrai, en donnant, comme référence, le passage si connu de Liçarrague (Math., xix, 24), mais le texte des versions réformées porte chable et en marge : ou chameau ; Liçarrague a simplement transcrit cable.