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NOTES SUR LA GRAMMAIRE BASQUE

I. Le verbe causatif

Dans mon article sur l’Ibère et le basque (t. XL, p. 209-239), j’ai montré comment l’étude des irrégularités de la conjugaison basque m’a conduit à supposer que le verbe euscarien avait primitivement deux formes, l’une, indéterminée, où le régime direct n’est pas exprimé ; l’autre, déterminée, où ce régime est incorporé. C’est le cas de beaucoup de langues, et notamment du magyar où, par exemple, on a látom « je le vois » et látok « je vois » ; ces deux formes, considérées, non plus au point de vue de leur objet immédiat, mais au point de vue de leur extériorisation générale, si j’ose m’exprimer ainsi, forment les voix intransitive et transitive. Au point de vue morphologique, la voix intransitive ou indéterminée est caractérisée en basque par la préfixation de l’élément personnel sujet, et la transitive ou déterminée par la suffixation de cet élément que remplace, au commencement du mot, l’élément régime direct. Je rappelais, en même temps, que le basque a seulement deux formes temporelles, le présent aoristique et le passé, celui-ci indiqué par la nasalisation initiale du radical. On a donc : noa « je vais », ninoa « j’allai » ; nakus