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tribu, Yaun. Le mot yaun vient peut-être de go, goi, go, gain, etc. « sur, supérieur » (yoan « aller » varie en goan et gan) ; la maison du chef s’appelait Yauregi qu’on traduit aujourd’hui « château », de yaun et tegi. Ce composé, de même que eguberri, eguerri « Noël, jour nouveau », montre que le n final était nasal ou adventice.

D’où vient andre, andra, andere « dame, femme du chef » ?


En lisant les trois notes qui précèdent, mes amis, et ceux qui ne le sont pas, s’étonneront peut-être ; peut-être, les premiers s’affligeront-ils et seront-ils pris d’inquiétude en pensant à l’Archevêque de Grenade et aux effets irrémédiables de l’âge, tandis que les autres se réjouiront de me voir, après avoir tant écrit contre les étymologies, en faire moi-même de fort aventureuses. Je répondrai simplement, que je ne fais point d’étymologies dans le sens vulgaire du mot. Je ne prends pas, au hasard d’un caprice, des mots quelconques que je découpe et dissèque ensuite suivant la fantaisie de mon imagination vagabonde. Je me borne à attirer l’attention des savants sur quelques séries de mots qui s’expliquent, ce me semble, les uns par les autres et que je n’ai pas la prétention d’expliquer définitivement et sans bénéfice d’inventaire. Lorsque je dis que aitoren seme est pour aitonen seme et veut dire « fils de bons pères, de nobles pères » ; lorsque je vois dans aurpegi « visage » le composé ahoz-begi qu’on peut traduire « de bouche à œil, de la bouche aux yeux » ; quand je dis que