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« frère, parent », etc. Ce qui confirmerait cette hypothèse, ce seraient par exemple les mots « beau-père » et « belle-mère », aitagiñarreba et amagiñarreba, qui auraient été appliqués d’abord uniquement d’après l’étrangère introduite dans la maison : « père fait par la sœur », « mère faite par la sœur » ou quelque chose d’analogue. On a vu plus haut que « orphelin » est en basque « privé de mère ».

« Homme » se dit gizon, où l’on a vu « être bon », « bonne parole », ou simplement « l’être doué de la parole » ; « fils » seme, « fille » alaba, « garçon » mutil, motil, d’où le diminutif muthiko pour muthilko « petit garçon », comme on a fait plus tard nechka « petite fille ».

Muthil a pris aussi, dans le cours des âges, le sens de « valet, serviteur » et neskatcha, neskato, celui de « servante » ; « domestique » en général, c’est sehi qui veut dire aussi « enfant » et qui varie en sein, forme de laquelle Azkue rapproche seme, senhar et senide (« frère » ou « sœur », hide, kide « égal ») ; à ce propos, je dirais que aide, ahaide « parent » est peut-être anaikide « co-frère ». Un autre mot pour « serviteur » est nerhabe, probablement apparenté à neskato et à yabe. J’ai fait voir ailleurs que ce yabe, yaube, est sans doute dérivé de yaun « seigneur » par le suffixe « sous » et qu’il signifie « sous-maître », quelque chose comme le Commandeur des esclaves de nos anciennes colonies ou le magister operum de l’ancienne Rome. Mais ceci nous reporte à une époque plus avancée de la civilisation, à l’époque pastorale probablement, où il y avait un chef de la