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— 354 — missionnaires avaient appris quelques bribes de latin : car ni M. Brenier, son nouveau chef, ni les autres membres de la mission, ne savaient le chinois. Un voyageur, sur la route de Pékin, écrit : « Beaucoup de bonne volonté de part et d’autre, quelques bribes d’italien, un peu de latin, et l’affaire est faite. Ce brave latin, on l’a trop calomnié vraiment, en répétant à tout propos qu’il ne servait à rien ». Il n’y a pas lieu de s’arrêtersur l’emploi du latin comme langue officielle du Vatican et langue liturgique de l’Eglise. Mais il faut constater qu’il est resté, grâce à la persistance d’anciens usages. en vigueur dans les universités, surtout dans les pays germaniques et anglo-saxons. Là, le nom de chaque université est latin : Unl- tersitas Fredcrici Guilclmi Berolinensis ; les actes sont écrits en latin, et jusqu’aux diplômes d’immatriculation, Quod felix faustumque sit auspiciis et auctoritate Àugiistissimi àcPotentis- si/ni Domini Guilelmi II Impcratoris Germanorum, Borussiœ régis,.. Aux rentrées solennelles des universités allemandes, les discours se font parfois en latin’; la thèse pour le doctorat peut être en latin ou en allemand: 474 sur 1,871 thèses de lettres, soit 25 0/0, sont encore écrites en latin ; Borussia, et un grand nombre des chants contenus dans leur Com.mers.buch sont en latin ; tel le célèbre Gaudeamus. En 1898, aux portes de l’Université de Berlin, on distribuait un prospectus de café-concert, en latin : Vadite omnes, MusarumJUii, ad aulam Musarum, Friedrich- strasse, 112 B.ubi nooem Musœ apud Kalbhennium Musa- geten cereoisiam pclluciam, oinum optimum, liquores acerrimos, cpulas splcndidas vobis oJJFerent... Quicunque autem Musarum societatem juncundam fugit, eum très gratcas, Virgines il/us splendidas, lœtas, beatas admiraturum esse confido. En 11>01 , l’Université de Glasgow adressa aux universités étrangères une invitation, rédigée en latin, et, parmi nos facultés, celle de Dijon, tinta honneur de répondre dans la même langue. Saint-Saêns, reçu comme docteur de musique, par l’Université de Cambridge, lut harangué en latin. Le latin est également la langue officielle des universités hongroises; M. André cite une