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— 351 — de la grande île ou si plutôt il n’y est pas venu par mer ; je ne crois pas, pour ma part, que le sud de l’Inde ait été converti au bouddhisme à une époque aussi ancienne et Ceylan l’a été certainement avant le Drâvida. Peut-être même est-ce à des motifs d’hosti- lité religieuse qu’il faut attribuer les expéditions ré- pétées des rois tamouls du Soja, du Pândi, du Pallava; ce qui est certain, c’est qu’au contraire les Bouddhistes ont passé de Ceylan à la côte Coromandel, vers le onzième siècle de noire ère, ce qui a amené la réno- vation victorieuse du Çivaïsme. Il me semble que les Dravîdiens ont été plus Jaïnas que Bouddhistes, et que chez eux leJàïnisme a précédé le Bouddhisme. Je n’oserais rien affirmer d’ailleurs ; mais, quant aux pràkrits parlés sur les côtes sud-orientales de l’Inde, par qui auraient-ils été parlés au m e siècle avant notre ère? Les indigènes ne savaient que le tamoul; les soldats et les prêtres, en très petit nombre, étaient venus du nord et avaient apporté avec eux leur langage dont nous avons un spécimen dans les trois inscrip- tions prâkrites des Pal lavas, vers le quatrième siècle après J.-C. J’estime donc que le pâli est un idiome plutôt littéraire, issu des pràkrits parlés par les immi- grants mais sans que le langage du continent adja- cent y ait en quoi que ce soit contribué. Julien Vinson