Page:Revue de linguistique et de philologie comparée, tome 35.djvu/11

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE CULTE D’APHRODITE-ANAHITA
Chez les Arabes du Paganisme





Les historiens de l’antiquité préislamique font remonter la construction du temple de la Mecque aux premiers âges qui suivirent la Création ; édifié par Seth, fils d’Adam, le sanctuaire disparut à l’époque du Déluge, avec presque tous les monuments qui avaient été bâtis par la descendance immédiate du premier homme, et toutes les traditions arabes s’accordent pour attribuer à Abraham et à son fils Ismaël la construction du sanctuaire actuel, sur l’emplacement du temple de Seth.

La discussion de ces légendes lointaines considérées isolément est chose à peu près stérile, car elles relèvent plus de la foi que de la critique ; il est bien probable que l’on ne connaîtra jamais d’une façon certaine le nom du fondateur du temple qui était bâti à la place où s’élève aujourd’hui le Haram de la Mecque, et il y a des chances pour qu’on ne trouve pas d’inscription relatant sa construction par Abraham.

Si l’on ne veut pas admettre que le temple de la Ville sainte remonte réellement à l’époque d’Abraham et d’Ismaël, il est impossible de nier son extrême antiquité ; en reportant sa construction au moment précis où leur histoire devient indépendante de celle d’Israël, les Ismaélites ou Arabes de la troisième race, avouent qu’ils ont perdu la notion de l’époque à laquelle la Mecque devint la métropole religieuse de l’Arabie, et que le souvenir des événements qui provoquèrent