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Lettre du R. P. de Bourses à Madame la Comtesse de Soudé proche Chaalons en Champagnes.

De Varugapatti dansla mÛMion de Madurey, le 28 janvier 1715.

I.a paix de notre S«»itrneur, Madame,

Au mois d’octobre 1714 j’eus l’honneur de vous /nirlre par la voye du R. P. Martin qui partit alors pour France |K)ur aller traiter les affaires de nos missions françoises. Je pris la liberté de vous envoyer par cette voye un reliquaire de S. François Xavier à la place de c«*lui qui s’est malheu- reusement perdu. Dieu veuille que celui-cy ayt un meilleur sort. J’ajoutai a cette relique plusieurs pierres quarrées qui sont fort estimées ioy pour faciliter les couches, contre la

pierre c"t autres maladies Ce fut de Pontiehéri que je

vous écrivis vous priantd’avoir pour le père Martin la même confiance que vous auriez en moy, et de luy parler & écrire avec la môme ouverture que vous feriez avec moy. Ce père étoit icy dans la môme mission que moy, & nous vivions ensemble avec une union et une amitié qui me fait extrême- ment regretter son absence ; et me met fort en peine sur le succès de son voyage, à cause de plusieurs incommodités dont il est attaqué & malgré lesquelles il s’est exposé a tant de dangers inséparables de tel voyage. Le P. Martin me promit qu’il tacheroit de vous aller voir, car il sait fort bien toutes les obligations que je vous ay.

Pour ce qui me regarde depuis ce tems la, c’est-à-dire de- puis le 14 d’octobre que le père Martin partit, il ne m’est arrivé rien de fort singulier, si ce n’est que lorsque je m’y attendois le moins, on m’a nommé supérieur de cette mission. Jay écrit fortement pour m’excuser de cet employ plus pé- nible qu’honorable, mais on n’a point eu d’égard à mes raisons et jay été obligé à baisser la teste sous le joug et parce que