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naisons des futurs legam et audiam sont les mêmes, sauf la première personne, que celles de l’indicatif présent de tous les verbes (seulement avec la caractéristique e, comme le présent de la deuxième conjugaison). Il ne sera pas téméraire, pensons-nous, d’en conclure qu’ici, comme dans les langues slaves, le présent a emprunté la forme du futur de l’aspect aoriste. Et si nous rapprochons le futur en bo des deux premières conjugaisons de l’imparfait général en bam, nous pouvons croire que nous avons affaire ici au présent et au futur d’un ancien aspect imparfait, celui-ci se distinguant par ses terminaisons allongées. Lorsque l’idée des aspects s’est fondue dans celle des temps, la forme en bam est devenue un passé conservant en partie la signification de l’ancien aspect imparfait. Quant au futur en bo, ne s’étant pas généralisé, car il ne s’est étendu qu’à deux conjugaisons, il est devenu le futur commun de celles-ci.

Le latin avait aussi un aspect parfait, très riche en formes, comme nous le voyons par la communauté du thème dans les verbes dithématiques : feci, feceram, fecero, etc. Nous attribuons ces formes à l’aspect parfait, parce que, dans certains verbes, elles prennent le redoublement, comme dedi, steti, peperi, etc. Nous n’avons aucune raison de croire que les deux formes aient existé dans les mêmes verbes, c’est-à-dire qu’il y ait eu un aoriste à côté du parfait ; nous pouvons en conclure que, pour le passé, le latin n’offre pas de trace d’aspect aoriste. Nous trouvons, d’ailleurs, la signification bien précise du présent de l’aspect parfait dans les formes novi et memini, l’une avec le redoublement et l’autre en étant dépourvue.

Si nous examinons les diverses formes des temps passés,