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d’août et de septembre 1754, ont paralysé les opérations militaires du lieutenant Hibault et du commandant de Maissin. Peu d’années après, les Anglais éprouvèrent à leur tour, avec Mohamed Yousouf, qu’il n’était pas toujours très prudent de se reposer sur la fidélité ou le dévoûment des cipayes indépendants. Ces inconvénients et même ces dangers, fréquemment renouvelés, suggérèrent en 1768-59 à nos rivaux l’idée d’organiser les cipayes en bataillons et de placer ces bataillons sous l’autorité exclusive de chefs européens. Les indigènes ne furent plus tolérés que dans les grades inférieurs ou secondaires, tels que ceux de soubadars et de jemidars, qui équivalent à peu près à ceux de capitaine et de lieutenant. Des parts dans le pillage et des distinctions honorifiques pouvaient être attribuées à ces chefs, suivant les circonstances. Or, on sait que c’est surtout avec les cipayes, bien disciplinés et bien commandés, que les Anglais firent la conquête de l’Inde. Aujourd’hui que nous voulons, en France, utiliser les troupes noires, il ne serait pas sans intérêt ni utilité de connaître par le détail toutes les mesures qu’ont prises les Anglais pour constituer cette force indigène.

M. Hill termine son étude par la publication d’une sorte de journal, d’un nommé Mir Sahib, officier de cipayes, qui entra au service de la compagnie en 1747 et y resta jusqu’à la fin du siècle. Ce journal assez court n’apporte pas une contribution essentielle à l’histoire de cette longue période.

La librairie Letouzey et Ané entreprend la publication (par fascicules gr. in-8 de 10 feuilles, formant 160 pages imprimées sur deux colonnes) d’un Dictionnaire de Biographie française, destiné à se substituer, en ce qui concerne les personnages historiques français, à la Biographie Universelle de Michaud et à la Nouvelle Biographie générale de Hoefer. La date de 1910 est la date choisie par les directeurs de la publication, MM. L. Didier, professeur au lycée Hoche, A. Isnard,