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de Moïse et de Mohammad, le texte porterait : « Nous leur avons donné les livres », et non le livre, lequel ne peut être que l’Évangile. Nous lisons encore dans le Coran : « Un homme accouru de la partie la plus éloignée de la ville, leur criait : Mes concitoyens, suivez ces envoyés ; suivez ceux qui ne vous demandent aucune récompense : voilà ceux que Dieu dirige[1] ». Ici encore il s’agit, non de Mohammad, mais des Apôtres (du Christ) ; sinon on lirait : l’envoyé.

Ce même livre, en un autre endroit, appelle les apôtres les aides de Dieu. « Qui m’assistera dans la cause de Dieu ? demande Jésus, fils de Marie. — Nous, répondent les apôtres, nous serons les aides de Dieu… C’est ainsi qu’une partie des enfants d’Israël a cru, et que l’autre a été infidèle. Mais nous avons donné aux Croyants la force contre leur ennemi, et ils ont remporté la victoire[2] ».

Le Coran fait aussi en ces termes l’éloge de notre Évangile et de nos livres sacrés : « Nous avons fait descendre le livre (Évangile) qui contient la direction et la lumière : il confirme les livres qu’ils (les (Chrétiens) ont déjà, le Pentateuque[3] » ; et encore : « Si tu es dans le doute sur ce qui t’a été envoyé d’en-haut (dit Dieu à Mohammad), interroge ceux qui lisent le livre révélé avant toi[4] ».

  1. xxxvi, 19. Vrai texte : arabe — au lieu de
    arabe arabe
  2. lxi, 14. — Quels seront mes aides pour propager la religion que je prêche ? — Contre leur ennemi, c’est-à-dire contre ceux qui ne croiront pas.

    Selon l’exposition des commentateurs musulmans, Mohammad voudrait dire ici qu’après la disparition de Notre-Seigneur, ses disciples se seraient divisés en deux camps : ceux qui croyaient en sa divinité et les incrédules. La victoire serait enfin restée aux premiers.

    Encore un échantillon de fables inventées par le prophète. S’il avait ouvert le livre des Actes, il y aurait lu (c. iv, 32) : « Multitudinis autem credentium erat cor unum et anima una ».

    (Cf. Marracci, II, p. 720). Cf. aussi la démonstration de la divinité de Jésus-Christ contre les musulmans, ibid., p. 196, p. 218.

  3. v, 50. — Ici encore le texte du manuscrit ne concorde pas entièrement avec celui du Coran, dont voici la traduction donnée par Kasimirski : « Sur les pas des autres prophètes nous avons envoyé Jésus, fils de Marie, pour confirmer le Pentateuque. Nous lui avons donné l’Évangile qui contient la direction et la lumière : il confirme le Pentateuque ; l’Évangile contient aussi la direction et l’avertissement pour ceux qui craignent Dieu ».
  4. x, 94. Recommandation bien inutile, puisque aussitôt après (même verset)