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— Diverses raisons, me répondirent-ils, justifient notre conduite.

— Lesquelles ? demandai-je.

— L’une d’elles est que le Coran est écrit en arabe, et non en notre langue. On y lit en effet : « Nous (Dieu) avons fait descendre du ciel le Coran en langue arabe[1] » ; et encore : « Tous nos apôtres parlent la langue du peuple auquel ils sont envoyés[2] » ; et ailleurs : « C’est Lui (Dieu) qui a suscité du milieu des hommes illettrés un apôtre pris parmi eux, pour leur redire les miracles du Seigneur, les purifier, et leur enseigner le livre et la sagesse, à eux qui étaient naguère dans un égarement manifeste[3] ». — « (C’est par l’effet de la miséricorde de ton Seigneur que) tu prêches un peuple qui n’a pas eu d’apôtre avant toi : peut-être marchera-t-il dans le droit chemin[4] ». — « Nous t’avons révélé le Coran en arabe, afin que tu avertisses la mère des cités (La Mecque) et les peuplades d’alentour, afin que tu les avertisses du jour inévitable de la réunion[5] (jugement dernier) ». « Afin que tu avertisses ceux qui n’ont pas encore été avertis et qui vivent dans l’insouciance[6] » ; et enfin : « Prêche tes plus proches parents[7] ».

Ainsi donc, d’après ces témoignages tirés du Coran même, nous avons reconnu que cet apôtre (Mohammad) n’était point destiné à nous, mais seulement aux Arabes de l’idolâtrie[8]. Le

  1. xii, 2.
  2. xiv, 15. — « Des hommes illetrés » = des Arabes. — Par « le livre et la sagesse » Mohammed désigne le Coran et ses sages prescriptions.
  3. lxii, 2.
  4. xxviii, 46. Texte du Coran :
    arabe arabe
    C’est par l’effet de la miséricorde de ton Seigneur que tu prêches un peuple qui n’a point eu d’apôtres avant toi : tu es chargé de l’appeler à réfléchir.

    Le ms. de Ràheb porte : arabe Nous prêchons… peut-être marchera-t-il dans le droit chemin.

  5. xlii, 25.
  6. xxxvi, 5. Texte du Coran : arabe = Ceux dont les pères n’ont pas été avertis.
  7. xxvi, 214.
  8. arabe = Aux Arabes de l’idolâtrie. Cf. Kasimirski, Trad. du Coran, sourate iiie, vv. 69 et 55, note.