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APOPHTHEGMES
DES SAINTS VIEILLARDS[1].


1. On demanda[2] à notre saint père Athanase, l’évêque d’Alexandrie : Comment le Fils est-il égal au Père ? Il répondit : Comme la vue dans deux yeux.

2. On demanda[3] à notre saint père Grégoire le théologien : Comment le Fils et le Saint-Esprit sont-ils égaux au Père ? Il répondit : Si trois soleils étaient proches l’un de l’autre, la divinité est comme le mélange unique de (leur) lumière.

3. Le même dit : Dieu demande à tout homme baptisé les trois choses suivantes : la foi droite de l’esprit, la vérité de la langue et la pureté du corps.

4. Deux frères selon la chair[4] habitaient Scélé et il arriva que l’un tomba malade. Son frère alla à l’assemblée[5] et demanda la communion au prêtre[6] (pour le malade). Le prêtre dit aux frères : Allons visiter (le malade). Ils y allèrent donc et s’éloignèrent après avoir prié. Le dimanche suivant le prêtre lui demanda comment son frère allait. Il répondit : Priez pour lui. Le prêtre prit encore les frères et alla avec eux près du malade. Quand ils arrivèrent, comme ils étaient assis, celui-là fut sur le point de mourir. Tandis que les frères discutaient et que certains disaient : Il a été gratifié du Saint-Esprit, pendant que les autres en doutaient, son frère, les voyant, leur dit : Pourquoi discutez-vous entre vous ? Voulez-vous savoir qui a la puissance ? — Puis il se tourna vers son frère et lui dit : Est-ce que tu t’en vas, ô mon frère ? Le malade dit : Oui, mais prie pour

  1. Le grec ajoute « Père, bénis », formule qui précédait les lectures publiques comme le latin : « jube, damne, benedicere ».
  2. Coislin 108, f. 291 ; 127, f. 308.
  3. Ibid.
  4. Litt. « naturels », pour les distinguer des frères « spirituels » ou membres d’une même communauté.
  5. Litt. « l’église ». Item au n° 21.
  6. Il n’y avait qu’un prêtre en titre pour tous les solitaires de Scété.