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et reste en nous, il regarde notre vie ; c’est pourquoi, nous aussi, le portant et le voyant, nous ne devons pas être négligents mais nous purifier pour imiter sa pureté.

79. — Il dit encore : Tenons-nous sur la pierre. Si le torrent gonfle, ne t’effraie pas et il ne te fera pas tomber. Chante avec confiance et dis : Ceux qui se confient dans le Seigneur sont comme la montagne de Sion ; celui qui habite Jérusalem ne sera jamais ébranlé[1].

80. — Il dit encore : L’Ennemi dit au Sauveur : j’envoie les miens chez les tiens pour bouleverser les tiens. Si même je ne puis commettre le mal dans tes élus, du moins je les trompe durant la nuit. Le Sauveur lui répond : Si un enfant mal venu n’en est pas moins l’héritier de son père, de même ces (pensées nocturnes) seront comptées comme un péché à mes élus.

81. — Il dit encore : C’est pour toi, ô homme, que le Christ est né. Le Fils de Dieu est venu pour que tu sois sauvé. Il se fit enfant, il se fit homme, étant Dieu. Certain jour il fut Lecteur : car il prit le Livre dans la synagogue et le lut disant : L’esprit du Seigneur est sur moi, c’est pourquoi il m’a oint[2]. Il fut Sous-Diacre : Faisant un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, les brebis, les bœufs et le reste[3]. Diacre : ceint d’une serviette, il lava les pieds de ses disciples, leur ordonnant de laver les pieds de leurs frères[4]. Prêtre : assis au milieu des prêtres, il enseignait le peuple[5]. Évêque : prenant du pain et rendant grâces, il le donna à ses disciples[6]. Il a été flagellé pour toi et tu ne supportes même pas une injure pour lui. Il fut enterré et il ressuscita comme Dieu ; il fit tout pour nous selon l’ordre et en son temps, pour nous sauver. Soyons sobres, vigilants, prions, faisons ce qui lui plaît[7].

82. — Le disciple d’un grand vieillard, pressé par l’impureté, alla dans le monde et se maria. Le vieillard, chagriné, pria Dieu et dit : Seigneur Jésus-Christ, ne permets pas que ton serviteur soit souillé. — Quand il s’enferma avec la femme, il rendit l’esprit sans être souillé[8].

83. — Il répondait aux pensées malfaisantes et disait : Je vous en prie, frères, nous avons laissé les (mauvaises) actions, laissons aussi les (mauvais) désirs. Que sommes-nous en effet, sinon poussière de poussière.

84. — L’un des pères racontait que deux marchands, originaires d’Apamée[9], étaient amis et commerçaient à l’étranger ; l’un était riche et l’autre de fortune médiocre. Le riche avait une femme très belle et chaste, comme l’événement le montra. À la mort de son mari, l’autre, qui connais-

  1. Ps. cxxiv, 1. Coislin 127, fol. 21.
  2. Luc, iv, 18.
  3. Jean, ii, 15.
  4. Jean, xiii, 4, 5, 14.
  5. Cf. Luc, ii, 46.
  6. Matth., xxvi, 26.
  7. B, p. 858-859, n. 46 à 51 avec une addition à la fin. Coislin, 127, fol. 21.
  8. Paul, 117.
  9. Ms. 1596, p. 509-510 et 497 (Cf. ROC, 1902, p. 611).