Page:Revue de Paris - 1908 - tome 6.djvu/99

Cette page a été validée par deux contributeurs.

attaquée de tous côtés, la colonne continua son mouvement, et repoussa partout l’ennemi, auquel l’artillerie infligea de grosses pertes.

Les deux détachement opérèrent leur jonction sur le plateau, et après une halte de quelques minutes reprirent le chemin de Ber-Rechid où ils arrivèrent vers minuit après une marche presque ininterrompue de soixante-quinze kilomètres qui avait duré vingt-six heures. Pour la première fois les Marocains n’esquissèrent pas de retour offensif et aucun incident ne vint troubler le retour.

Le succès de l’opération était aussi complet que le permettaient les conditions dans lesquelles elle avait été entreprise. Non seulement on avait infligé à l’ennemi des pertes sensibles, mais encore on avait réussi à le surprendre complètement : tous les douars que nous avions traversés pendant la matinée étaient remplis de vieillards, de femmes et de troupeaux qui s’enfuyaient à notre approche et obligeaient fréquemment la ligne d’infanterie à cesser le feu. L’excellent résultat obtenu était dû à la marche de nuit précédant le combat, à l’offensive vigoureuse prise sur le champ de bataille et à l’adoption de lignes de tirailleurs, formation souple et maniable, remplaçant avantageusement les pesants carrés employés pendant la première partie de la campagne.

Après un jour de repos à Ber Rechid les troupes qui avaient combattu à Settat retournèrent s’approvisionner à Médiouna et à Casablanca.

Deuxième colonne : combat de l'Oued M’Koun (24 janvier). — La mehalla de Moulaye Rachid s’était repliée après le combat du 15 janvier hors du rayon d’action imposé à nos colonnes par les nécessités du ravitaillement. La deuxième opération du corps de débarquement devait donc naturellement être dirigée contre les Medakra dont l’attaque inopinée avait fortement gêné une partie de nos troupes dans la vallée de Settat. Après avoir pourvu à l’occupation des postes de Ber Rechid et de Médiouna entre lesquels on répartit les huit compagnies du 2e étranger, le commandant en chef divisa le reste de ses forces en deux détachements égaux. L’un, commandé par le général lui-même, reçut le nom de colonne du littoral, l'autre, placé sous les ordres du colonel Boutegourd, fut baptisé