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LES OPÉRATIONS

DU GÉNÉRAL D’AMADE


Destiné à punir les tribus chaouïa des massacres et du pillage de Casablanca, le corps de débarquement n’avait, à la fin de 1907, encore rien fait pour obtenir ce résultat. Les quelques sorties de courte portée, exécutées en août et septembre, dégagèrent temporairement les abords de la ville ; mais pendant tout l’automne suivant nos troupes se confinèrent dans une inaction absolue. D’abord décontenancés par la prise de leurs camps de Taddert et de Sidi-Brahim (11 et 21 septembre), les Marocains, devant la passivité de leur ennemi, reprirent confiance. Un nouveau rassemblement s’installait à la Kasba Médiouna, à moins de vingt kilomètres de Casablanca, et des partisans rôdaient aux alentours des camps, rendant la banlieue dangereuse pour les promeneurs et les soldats isolés.

La circonspection du corps expéditionnaire paraissait augmenter en même temps que la hardiesse de ses adversaires, à tel point qu’une forte reconnaissance ayant essuyé, vers la fin de décembre, quelques coups de feu tirés par une dizaine de cavaliers ennemis, se replia immédiatement par échelons sur le camp. Cet état d’esprit avait fini par exercer sur la santé morale et physique des troupes une fâcheuse influence qui se traduisit par quelques désertions et un assez grand nombre de cas de typhoïde. D’autre part, dans