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rentrés chez eux à toute vitesse, avec de vagues congés, pour ne plus avoir à revenir…[1]

Quelques mois après la guerre, le major de Kretschman fut affecté à l’état-major du XIVe corps, à Karlsruhe. Devenu, au commencement de 1874, chef de section à l’état-major général, à Berlin, il fut promu la même année lieutenant-colonel et détaché à Posen comme chef d’état-major du Ve corps. Colonel du régiment de fusiliers no 35, à Brandebourg, il prit trois ans plus tard, en 1883, le commandement de la brigade mecklembourgeoise, à Schwerin. En 1886, lors de la création des inspections de landwehr dans les provinces orientales de l’empire, il fut chargé de celle de Bromberg : il trouva le moyen de s’y occuper activement, car ce fut précisément pendant son séjour dans cette ville, que les relations diplomatiques entre l’Allemagne et la Russie se tendirent à un point tel que l’on crût la guerre inévitable.

Lors des manœuvres impériales de 1887 en Poméranie, — les dernières auxquelles assista le vieil empereur Guillaume Ier, — le général de Kretschman reçut le commandement d’un parti ; dans le parti opposé, le prince Guillaume[2] commandait un régiment, celui des Grenadiers Roi Frédéric-Guillaume IV. Soldat avant tout, Kretschman ne vit dans son adversaire ni le prince, ni l’héritier du trône : au cours d’un combat, une attaque, imprudemment engagée par le prince impérial, échoua, et l’avantage resta au parti commandé par le général de Kretschman. L’Empereur Guillaume Ier, qui avait su apprécier les hautes qualités militaires de celui-ci, le nomma, peu de temps après, au commandement de la division de Münster.

En 1889, de nouvelles manœuvres eurent lieu en Westphalie sous la direction, cette fois, de l’empereur Guillaume II. Soldat dans l’âme et défenseur acharné des vieilles traditions militaires, le général de Krestschman critiqua d’une façon particulièrement acerbe certaines innovations, entre autres le déploiement de grosses masses de cavalerie. Est-ce à cela ou à toute autre cause

  1. Lettre 216, Troyes, 31 mars.
  2. L’Empereur d’Allemagne actuel.