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créa à la Kasba ben Ahmed un troisième détachement régional où la colonne campa jusqu’à la réduction définitive des derniers dissidents.

Il fallut encore, pour y parvenir, quatre reconnaissances offensives, dont la dernière amena un combat assez sérieux livré le 16 mai. Nos troupes franchirent l’oued Mzabern et l’oued Dalia, pénétrant ainsi jusqu’à l’extrémité du pays des Medakra, dans des montagnes qu’ils considéraient comme inaccessibles. Aussi put-on s’y emparer de leurs douars et de tous les approvisionnements qu’ils y avaient réunis. Cette défaite acheva de démontrer à nos derniers ennemis que toute résistance ultérieure était impossible et peu à peu ils vinrent demander l’aman. L’installation d’un quatrième poste chez les Ziaïda compléta le réseau des détachements régionaux.

Le pays a repris, sous la protection des troupes françaises, sa physionomie habituelle. Les divers postes sont devenus des centres d’activité et des points de refuge, à l’abri desquels les tribus ont fait la moisson, puis ont vendu leurs produits sans se livrer aux luttes intestines qui désolaient autrefois d’une manière continuelle la plus riche province du Maroc.

Le district des Chaouïa est donc aujourd’hui pacifié et déjà une notable partie du corps expéditionnaire a été rapatriée ; mais il ne faut pas que la tranquillité ne dure qu’un jour et qu’elle disparaisse au moment où nous aurons retiré toutes nos troupes. Il importe donc de ne quitter le pays que lorsque l’ordre y sera suffisamment rétabli pour que notre départ ne soit pas le signal de troubles nouveaux ou d’agressions contre les colonies européennes.

Pour obtenir ce résultat, les éléments indigènes que nous avons investis de pouvoirs administratifs devront avoir acquis un prestige suffisant et pouvoir compter, pour assurer l’ordre, sur les goums marocains que nos officiers instruisent.

Enfin, il ne faut pas oublier qu’il nous reste à sanctionner l’œuvre de répression en punissant les instigateurs des massacres et en exigeant de la collectivité des tribus les réparations pécuniaires qu’il est indispensable d’obtenir, puisqu’on les a demandées au cours des chimériques négociations de septembre 1907. Les principaux meneurs ont été tués dans