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méthode semblable à celle que venait d’appliquer avec un succès si complet le général Lyautey, en créant les quatre postes qui encerclaient le territoire des Beni-Snassen dissidents. D’ailleurs, cet officier général, envoyé en mission sur la côte occidentale du Maroc avec le ministre de France, allait pouvoir fournir les plus précieux renseignements à ce sujet au chef du corps de débarquement.

Presque en même temps arrivaient cinq bataillons, un escadron et une batterie de renforts, qui permettraient de donner aux postes de solides garnisons, tout en conservant des troupes mobiles en quantité suffisante.

Le plus pressé était d’organiser un détachement sur le territoire des Medakra afin de les empêcher de reprendre courage. Le 28 mars, les colonnes convergeaient de Médiouna et de Ber Rechid sur l’oued Aïata. Le lendemain, pour couvrir l’installation ultérieure du détachement régional, elles se dirigeaient sur le marabout d’Aceïla, traversaient le plateau situé au delà et refoulaient les Medakra de l’autre côté de l’oued Mzabern. Malheureusement, au cours de cet engagement, une pointe de cavalerie se laissa attirer dans une embuscade et perdit deux officiers et quelques hommes. Le détachement régional s’établit à Dar bou Azza, c’est-à-dire à la limite des parties plane et montagneuse du territoire Medakra. L’opération achevée, la colonne, moins le détachement laissé à Dar bou Azza, allait procéder à une opération semblable à Settat, où elle établit ses bivouacs le 7 avril. Pendant la nuit suivante la mehalla de Moulaye Rachid tenta une attaque de nuit contre les camps. Nos troupes prirent les armes avec le plus grand calme, repoussèrent l’assaut par leurs salves et le lendemain rejetèrent l’ennemi vers le sud en suivant la vallée de Settat jusqu’à Aïn Beïda.

Quatre jours plus tard, la colonne, pour dégager les abords de Settat, exécutait une pointe jusqu’au marabout de Dar ould Tounsa, presque à la limite méridionale des Chaouïa. Cette longue marche s’exécuta presque sans opposition ; les quelques coups de fusil tirés ce jour-là furent le dernier acte d’hostilité qui devait se manifester dans cette région.

Seuls quelques douars des Medakra et des Achach (fraction des Mzab) refusaient de se rendre. Pour agir contre eux, on