Page:Revue de Paris - 1908 - tome 6.djvu/110

Cette page a été validée par deux contributeurs.

jugé l’exécution suffisante, regagna Dar bou Azza. Sur ce point la colonne du Tirs, attaquée par un fort parti de Mzab, avait remporté de son côté un succès complet, rejetant l’ennemi en désordre et lui infligeant des pertes considérables.

Après avoir vaincu les Medakra au cœur de leur pays, le commandant en chef se tourna contre les Mzab, campant le 9 au marabout d’Abd el Kerin et continuant le lendemain sa route sur la Kasba ben Ahmed. Les Mzab, sans doute impressionnés par leur défaite de l’avant-veille, n’opposèrent aucune résistance sauf quelques cavaliers de la fraction des Achach qui tiraillèrent de loin sur notre avant-garde et ne tardèrent pas à s’enfuir vers le sud. Au delà de la Kasba, de nombreux groupes de Mzab attendaient la colonne et paraissaient se concerter sur le parti à prendre ; la mise en batterie de quelques pièces de 75 eut immédiatement raison de cette hésitation. Les caïds, sans armes, se portèrent au-devant du général, lui offrirent leur soumission et une quinzaine d’entre eux l’accompagnèrent jusqu’à son prochain bivouac, à Sidi-Haïdi.

Complètement tranquillisé du côté de l’est, le général se dirigea sur Settat, à petites étapes, en faisant en sens inverse le chemin qu’il avait suivi avant le combat de Sidi-Daoud. Il eut la satisfaction de trouver le pays complètement repeuplé et les habitants rangés pacifiquement le long de la route pour le saluer. De Settat la colonne se rendit le 14 à la Kasba des Ouled Saïd, qu’elle avait déjà visitée un mois auparavant. Le lendemain elle arriva à Dar ould Fatima vers midi. Pendant cette dernière marche, on ne rencontra aucun douar et le général apprit que la presque totalité des Ouled Saïd et des dissidents de quelques autres tribus avaient renforcé les partisans de l’agitateur Bou Nouala dont les prédications se faisaient de plus en plus menaçantes. Il résolut de disperser sans retard cette agglomération qui pouvait devenir dangereuse.

Pour surprendre Bou Nouala, le général usa d’un stratagème. Il fit dresser le camp à Dar ould Fatima afin de faire croire aux partisans marocains qui rôdaient aux alentours que la colonne ne bougerait plus de la journée. Mais à deux heures, les troupes prenaient les armes, et, laissant le camp à la garde de deux compagnies, se mirent en marche sur la zaouïa d’el