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el Ourimi (15 mars). — Le territoire des Medakra est à peu près également réparti entre la plaine du Tirs et le plateau très accidenté et très raviné qui la limite au sud. Les précédentes colonnes n’avaient encore combattu cette tribu que dans la plaine, mais maintenant le corps de débarquement mieux outillé allait pouvoir s’éloigner davantage vers l’intérieur des terres et suivre l’ennemi jusque dans ses repaires.

Le 7 mars, la colonne allait bivouaquer sur l’oued Aïata, près de la frontière septentrionale du pays Medakra. Le lendemain, les troupes se mettaient en marche sur deux colonnes se dirigeant sur Dar bou Azza, groupe de maisons situé au revers du plateau. Un rideau de cavaliers marocains défendit mollement les approches des hauteurs. Notre première ligne, après avoir occupé Dar bou Azza poursuivit l’ennemi en retraite dans la vallée de l’oued Aceïla. À ce moment on apprit que les campements de la tribu et de la mehalla d’Omar Sketani se trouvaient à l’est du massif de Mqarto. Les trois colonnes, du littoral, de Ber Rechid et de Bou-Znika exécutèrent un mouvement de conversion à gauche, tandis que la colonne du Tirs se maintenait près de Dar bou Azza pour protéger le convoi des trains régimentaires.

L’avant-garde de la colonne principale, poursuivant son mouvement, couronna vers trois heures un des ravins tributaires de l’oued Mzabern. Dans le fond étaient agglomérés les douars que l’ennemi n’avait pas eu le temps de lever, et parmi eux, le campement de la mehalla où l’on trouva un affût, des caisses d’obus, un grand nombre de cartouches et des approvisionnements de toute sorte. Au delà de l’oued Mzabern, le ravin était prolongé par un défilé regagnant à trois kilomètres vers l’est le plateau des Achach. Ce défilé était obstrué par une cohue d’animaux et d’hommes essayant d’échapper à notre poursuite. Toute l’artillerie disponible se mit en batterie au bord du ravin et ouvrant un feu rapide auquel se joignirent deux sections de mitrailleuses et les compagnies d’infanterie les plus avancées, inonda de projectiles la masse des fuyards, couvrant de cadavres le sentier et les pentes du défilé que les Marocains tentèrent vainement d’escalader sous les rafales meurtrières.

Après un quart d’heure de bombardement, le général, ayant