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montagne et une section de 75 remplissaient le même rôle dans la direction du sud-est, observant la haute vallée de l’oued Mellah.

Les cavaliers, après avoir franchi le ruisseau, trouvèrent une pente ascendante se prolongeant pendant plusieurs kilomètres, de sorte qu’ils durent s’éloigner considérablement du reste des troupes avant d’atteindre une crête qui leur permît de découvrir suffisamment le terrain en avant. À peine y étaient-ils parvenus que des Marocains montés parurent. Les pelotons mirent pied à terre et tinrent l’ennemi en respect par le feu de leurs carabines. Le combat se prolongeait et les cartouches commençaient à s’épuiser lorsque des fantassins ennemis dépassèrent le rideau de cavaliers et se rapprochèrent lentement des nôtres en utilisant les moindres replis du sol. Toutes les munitions étaient consommées, et, les tirailleurs chaouïa progressant de plus en plus, il ne resta aux chasseurs d’autre ressource que de charger. La charge s’exécuta par échelons et en fourrageurs. Elle dégagea momentanément la crête, mais ce répit dura peu ; il fallut charger de nouveau à plusieurs reprises. Chaque fois on laissait quelques hommes sur le terrain et la situation devenait critique. Heureusement, la position difficile de la cavalerie avait été aperçue et un bataillon de tirailleurs allégés fut envoyé à la rescousse. L’apparition de cette infanterie fut comme un coup de théâtre ; le mouvement en avant des Marocains s’arrêta net, et ils commencèrent immédiatement à se retirer. L’arrivée de quatre autres bataillons auxquels se joignirent plusieurs batteries transformèrent cette retraite en déroute. La nuit mit fin au combat.

Au lieu de poursuivre plus avant vers le sud les Medakra, le commandement préféra, le lendemain, reconnaître la situation vers l’est, chez les Ziaïda, dont on n’avait pas visité le territoire depuis l’affaire de Ber Rebah. Le 1er mars, la colonne se portait sur le marabout de Sidi ben Sliman, d’où une reconnaissance s’assura que toute la région avait été évacuée. Les jours suivants les troupes se rapprochèrent de Casablanca pour se ravitailler. Le 6, elles campaient à Si Hajaj, prêtes à se porter de nouveau contre les Medakra et à leur livrer un combat décisif.

Sixième colonne : Combats de Sidi Aceïla (8 mars) et de Sidi