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Sliman. Il avait ce jour-là facilement repoussé l’ennemi et bivouaqué en deçà de Ber Rebah. Le lendemain, il éprouva les plus grandes difficultés à franchir le défilé et l’oued Nefifikh : il fallut dételer les pièces, les tirer à la bricole et transporter les obus à dos d’homme. Une avant-garde d’une compagnie envoyée de l’autre côté de la vallée pour protéger le mouvement, harcelée par les fantassins et les cavaliers marocains, perdit trois de ses chefs de section sur quatre et ne put se maintenir qu’en chargeant plusieurs fois à la baïonnette. Lorsque la rivière fut franchie, l’artillerie et le reste de l’infanterie vinrent se mettre en ligne, et après un combat assez chaud obligèrent l’ennemi à se retirer. On avait dépensé au cours des deux engagements du 16 et du 17, la plus grande partie des munitions et on ne pouvait compter sur aucun ravitaillement. Comme d’autre part, de forts partis marocains avaient été immobilisés pendant deux jours grâce à lui, le colonel Taupin jugea qu’il avait suffisamment rempli sa mission et qu’il exposerait ses troupes à des dangers inutiles en continuant son mouvement vers le sud. Il se replia donc sur Fedala par la rive gauche du Nefifikh sans être sérieusement inquiété.

Cinquième colonne : combat de Souk el Tnin (29 février). — Les dernières opérations n’avaient pas donné tous les résultats qu’on en espérait. Elles démontraient à nouveau les inconvénients qu’offre l’emploi de petites colonnes isolées. Aussi, pour son prochain mouvement offensif, le général groupait toutes ses forces en un seul bloc, adjoignant le détachement Taupin à la colonne du Tirs et le détachement Brulart à celle du littoral. Cette masse de vingt-cinq compagnies, cinq escadrons et quatre batteries bivouaquait le 28 février sur les bords de l’oued Mellah, à l’est de Dar el Haïdi.

Le lendemain, l’étape devait être fort courte : on attendait un important convoi à quelques kilomètres en amont, au gué de Souk el Tnin, près du confluent de l’oued M’koun, à l’endroit même où avait eu lieu le combat du 24 janvier. Les troupes s’arrêtaient sur le plateau élevé qui domine au nord le cours du M’koun. Pour protéger les opérations du ravitaillement, trois escadrons furent détachés en surveillance, vers le sud tandis que deux bataillons d’infanterie, une batterie de