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tions contre les groupes de l’est et notamment contre les Medakra. Le général désirant employer le plus de troupes possible et ne pouvant encore, faute de moyens de transport, s’avancer à plus de trois jours de marche dans l’intérieur, avait conçu le projet de former plusieurs colonnes dont les unes attireraient l’ennemi dans la plaine, tandis que d’autres le prendraient à revers du côté des montagnes. Les amorces devaient être fournies par les garnisons de Ber Rechid et de Bou-Znika.

Pour l’accomplissement de ce plan général, le commandant en chef avec les colonnes du Tirs et du littoral exécutait d’abord une feinte sur Settat, qu’il occupait sans résistance dans l’après-midi du 16 février. Le lendemain, il revenait sur ses pas jusqu’au débouché de la vallée, puis se dirigeait vers l’est en suivant le pied des hauteurs.

Les opérations proprement dites commencèrent le 18. Le général, quittant de bon matin son bivouac de l’oued Tamazer, reprenait sa marche vers l’est dans la direction du marabout de Sidi Daoud. Ce point était également l’objectif de la colonne venue de Ber Rechid sous les ordres du colonel Brulart et forte de cinq compagnies, d’une section de campagne et de quatre pièces de 37 de marine montées sur arabas. Enfin un détachement de composition analogue avait quitté l’avant-veille Bou-Znika, se dirigeant vers le sud par Sidi ben Sliman et Ber Rebah. Le colonel Taupin la commandait.

Lorsque la colonne principale eut traversé l’oued Mils, elle rencontra des contingents des tribus qu’elle commença à refouler sur Sidi Daoud. Bientôt le bruit d’une violente canonnade venant du nord annonçait que le colonel Brulart était sérieusement engagé. On découvrit dans la plaine des masses très nombreuses s’avançant contre le détachement de Ber Rechid, qui, en raison de son petit nombre, ne pouvait progresser rapidement. La colonne du littoral obliqua à gauche pour lui prêter main forte ; ce mouvement retardait celui de la colonne du Tirs et la jonction des trois détachements à Sidi Daoud ne s’opéra que tard dans la soirée. Aucune nouvelle n’était parvenue de la colonne Taupin.

On apprit seulement le lendemain que ce détachement s’était vu attaquer dès le 16, après avoir dépassé Sidi ben