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beaucoup de monde aux Marocains et les obligea à se retirer. La colonne regagna Ber Rechid sans incident.

L'effet moral produit par la prise des trophées que l’ennemi avait pu emporter était largement compensé par les pertes considérables que nous lui avions infligés ; néanmoins il était indispensable de revenir sans délai sur le lieu du combat.

Dès que le général d’Amade en eut reçu la nouvelle, il quitta Casablanca avec la colonne du littoral, et renforcé à Ber Rechid par celle du Tirs arrivait le 5 février à la zaouïa el Mekki. Le bivouac était à peine installé que l’ennemi se présenta en masse venant de l'est. Les troupes prirent les armes et le refoulèrent sans peine jusqu’à six kilomètres du camp. Une attaque de nuit tentée vers onze heures du soir ne réussit pas mieux.

Le lendemain, avant le jour, le général, prenant à son tour l’offensive, chassait devant lui la mehalla hafidienne et les contingents des tribus dans la direction de Settat. Jamais les Marocains n’opposèrent moins de résistance ; leur tir fut déplorable, ils ne tinrent nulle part et se dispersèrent après trois heures de combat.

La colonne poussa jusqu’à Settat dont la kasba fut démolie à la mélinite, et le même soir revenait à el Mekki après avoir couvert plus de cinquante kilomètres.

Après deux jours de repos, les troupes se dirigeaient sur la kasba des Ouled Saïd où elles bivouaquaient le 10 février ; quarante-huit heures plus tard elles étaient à Ber Rechid, après avoir parcouru la plus grande partie du territoire de l’importante tribu des Ouled Saïd, complètement évacué par ses habitants. Les uns s’étaient retirés vers le sud en même temps que la mehalla, mais la plus grande partie avait transporté ses douars à la lisière du pays des Chiadma, autour de la cabane d’un ermite nommé Bou Nouala qui prêchait la résistance aux Français et assurait à ses fidèles que nos obus se changeraient en eau et que nos fusils partiraient par la crosse.

Quatrième colonne : combats de Ber Rebah (17 février) et de Sidi Daoud (18 février). — La traversée de la région des Ouled Saïd ayant momentanément dégagé les environs de Ber Rechid et la partie occidentale de la province, le corps de débarquement allait pouvoir reprendre ses opéra-