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Ber Rechid où elle devait séjourner en attendant la reprise de l’offensive. Le 1er février, le colonel Boutegourd apprit que certaines fractions soumises des Ouled Hariz avaient été molestées presque sous les murs de la place. En conséquence il quitta Ber-Rechid pendant la nuit du 1er au 2 février avec une forte reconnaissance composée de six compagnies, deux escadrons, une batterie, deux sections de mitrailleuses et quelques goumiers. Il se dirigea sur la zaouïa el Mekki où on avait signalé la présence d’un important troupeau appartenant à des tribus hostiles.

La cavalerie arrivant un peu avant le lever du soleil à la zaouïa s’empara sans résistance de deux à trois mille têtes de bétail. Le but de l’opération était rempli, mais, le commandant de la colonne, désirant sans doute reconnaître cette partie du pays que nous n’avions pas encore parcourue et voir si des rassemblements ennemis y campaient, se dirigea sur Dar-Kseibat, à dix kilomètres plus au sud, laissant deux compagnies de tirailleurs, deux escadrons de chasseurs d’Afrique et la section de mitrailleuses Bosquet à la garde du troupeau. Il parvint jusqu’à Dar Kseibat sans apercevoir de Marocains, mais à peine son mouvement de repli avait-il commencé que de nombreux cavaliers apparurent de tous côtés ; le détachement se trouva bientôt vivement pressé.

Pendant ce temps, les troupes restées à el Mekki se voyaient également attaquées par des forces très supérieures. Les deux compagnies de tirailleurs furent rappelées vers le gros de la colonne ; les cavaliers ayant perdu plusieurs chevaux et épuisé presque toutes leurs cartouches furent obligés de charger pour se dégager. Pendant ce mouvement, au cours duquel un peloton se laissant entraîner trop loin fut un moment sérieusement compromis, le troupeau retomba aux mains de l’ennemi. La section de mitrailleuses, laissée très en l’air, se vit un instant entourée par les Marocains ; elle réussit à se faire jour grâce au sang-froid de son chef, mais trois mulets ayant été atteints on dut abandonner le télémètre et l’affût d’une des pièces. Cependant, les troupes revenant de Dar Kseibat avaient réussi à gagner un piton isolé situé à deux kilomètres de la zaouïa et commandant toute la plaine environnante. L’artillerie y trouva une excellente position de tir, tua