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versant nord de la vallée de l’oued M’koun pour y bivouaquer. Ce mouvement de repli attira un petit nombre de partisans marocains que le feu des sections de mitrailleuses suffit à faire fuir.

Le manque d’approvisionnements obligea encore les colonnes à regagner Médiouna où elles arrivèrent le lendemain après une marche des plus pénibles dans les terres lourdes et collantes.

Le simple exposé des faits suffit à montrer que le succès de cette seconde colonne fut inférieur à celui obtenu après l’affaire de Settat. Les pertes des Medakra ne devaient pas être très considérables : aucun douar n’avait pu être surpris ni détruit.

Ce résultat limité était dû à trois causes distinctes ; l’emploi du ballon, la lenteur du convoi insuffisamment outillé en moyens de transport et enfin le fait que les deux colonnes, à cause de leur rayon d’action restreint avaient dû effectuer leur jonction non au cœur du pays des Medakra, mais seulement près de sa lisière, en sorte qu’elles ne s’étaient rejointes que sur le champ de bataille et pour se présenter de front à l’adversaire. Le bénéfice du mouvement convergeant avait ainsi été perdu.

Pendant les quelques jours de repos qui suivirent l’affaire de l’oued M’koun un détachement du train assez important arriva d’Algérie. Depuis un mois, on avait pu conclure quelques marchés avec les indigènes pour une location permanente de chameaux, remplaçant avantageusement le fâcheux système des réquisitions auquel l’intendance s’était d’abord vu obligée de recourir. Grâce à ces améliorations, la portée des colonnes pouvait être augmentée de deux à trois jours.

Troisième colonne : combats de Dar Kseibat (2 février) et d’el Mekki (5 et 6 février). — Après le dernier engagement avec les Medakra, il n’avait pas été possible de profiter des avantages obtenus et de poursuivre l’ennemi. Aussi le commandement eût-il probablement dirigé sa troisième opération contre cette turbulente tribu, si un événement important, survenu sur un autre point, n’était venu l’orienter dans une direction différente.

Le 26 janvier, la colonne du littoral était rentrée de Médiouna à Casablanca, tandis que celle du Tirs se portait sur