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colonne du Tirs (ou des Terres Noires) : chacun se composait de neuf compagnies, deux escadrons, une batterie de 75 et de mitrailleuses. L’aérostat accompagnait la colonne du littoral. Les deux détachements devaient exécuter une opération combinée contre les Medakra ; leurs bases respectives étaient Médiouna et Bou-Znika, où les troupes commandées par le général arrivaient le 22 janvier. Le mouvement commença le lendemain. La colonne du littoral devait traverser d’abord le territoire des Ziaïda qui, quelques semaines auparavant, avaient trahi le chef aziziste Bouchta ben Bagdadi, et dont l’hostilité contre nous n’était pas douteuse. Malheureusement le ballon ayant exécuté la veille et l’avant-veille plusieurs ascensions, les Ziaïda, ainsi avertis de notre marche, s’étaient enfuis après avoir levé leurs douars en toute hâte ainsi que l’attestaient les charrues abandonnées dans les champs. Le général campa le soir à Ber Rebah, sur le cours supérieur de l’oued Nefifikh.

Le lendemain 24, la marche fut reprise, toujours dans la direction du sud, et bientôt on entendit le canon de la colonne du Tirs.

Celle-ci avait bivouaqué à vingt-cinq kilomètres de Médiouna et se vit attaquée dans la matinée, après deux heures de route, par les cavaliers Medakra. Elle continua à progresser en refoulant sans peine l’ennemi jusqu’à la vallée de l’oued M’koun, où elle s’arrêta et se déploya pour attendre le colonne du littoral. Cette dernière ne progressait que lentement en raison des difficultés du terrain très accidenté. Son convoi, alourdi par le ballon et la pénurie d’animaux de trait pour les arabas, restait assez loin en arrière. Seuls le bataillon d’avant-garde et l’artillerie parvinrent dans l’après-midi à prolonger la gauche du colonel Boutegourd. Les feux d’infanterie et d’artillerie réussirent à déblayer la vallée tandis que la cavalerie des deux colonnes se portait jusqu’aux crêtes opposées et exécutait une charge qui parvenait presque à rejoindre les Marocains malgré un terrain des plus défavorables. Les chasseurs mirent vivement pied à terre et poursuivirent l’ennemi d’un tir efficace de carabines à courte distance.

À ce moment, les Medakra se retiraient sur tous les points, le soir tombait et les deux colonnes se concentrèrent sur le