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MESSIEURS LES GENS DE MORLAIX[1]

I

Le 23 août 1569, lorsque M. de Boiséon se mit à table pour dîner en compagnie de « vingt et ung aultres gentilshommes » ; il y avait dans ce repas, offert par la ville de Morlaix, bien mieux qu’un des gros festins dont l’époque était coutumière. M. de Boiséon lui-même le comprenait de façon profonde : ses déclarations à l’enquête de la veille et de l’avant-veille sont toutes là pour le prouver… Et les vingt et un « aultres gentilshommes » le sentaient également.

Gentilshommes ? Ainsi les désigne le mémoire des fournitures du Cheval-Blanc, auberge quasi-municipale. À cette table, près de noble et puissant Claude, sire de Boiséon (commissaire des guerres pour le Roi, commissaire élu de la noblesse en l’évêché de Léon), se trouvent son troisième fils,

  1. Sources : Archives de Morlaix. — Archives départementales du Finistère, des Côtes du-Nord et de la Loire-Inférieure.Archives nationales. — Chartriers particuliers. — Écrits des contemporains. — Histoire de Morlaix, par Daumesnil, maire en 1733, publiée par A. Allier. — Bulletins des Sociétés savantes de Bretagne. — Travaux et communications personnelles de M. l’abbé Pavé, secrétaire de la Société archéologique de Quimper ; de M. H. Bourde de la Rogerie ; de M. D. Tempier. — Recherches généalogies, reconstitutions, notices de M. Louis le Guennec.